Le parquet de Paris a ouvert au mois de mai 2021 une information judiciaire contre le groupe Fnac-Darty pour blanchiment d’infraction en bande organisée et association de malfaiteurs.
Elle concerne des soupçons de malversations : d’importants achats de matériel auraient été réglés en liquide pour un total largement supérieur au plafond légal. En effet, selon la loi, les personnes résidant en France peuvent payer un bien ou un service en liquide à hauteur de 1 000 euros maximum. Des perquisitions ont eu lieu en juin dans plusieurs magasins d’Île-de-France. C’est un salarié du groupe qui a lancé l’alerte.
En 2017, Haziz Faddel est cadre au magasin Darty situé près de la place de la République, à Paris. Il voit chaque semaine les mêmes clients VIP faire de gros achat en liquide. “Il assiste à des scènes de personnes qui arrivent avec 30 000, 40 000 euros voire plus. Cela se passait parfois même en dehors des heures d’ouverture”, raconte pour lui maître Sophie Jonquet, son avocate. Selon son témoignage, la compteuse de caisse – l’appareil qui sert à compter les billets – “était réquisitionnée” et “le directeur procédait au comptage”.
Durant toutes les années qui ont suivi son signalement, le lanceur d’alerte récupère discrètement des peuvres – comme des factures – des faits dénoncés. Il compte jusqu’à 1,5 million d’euros entrés illégalement en liquide dans les caisses de Darty, avec divers procédés pour le masquer.
Sollicitée, la direction de Fnac-Darty dit coopérer avec les enquêteurs et explique que les faits sont circonscrits à quelques magasins.