Les personnes comparant la campagne de vaccination à la Shoah “participent à une forme de négationnisme”, estime le site d’information Mediapart dans un billet publié jeudi, en justifiant la suppression de commentaires virulents d’abonnés au nom de la “décence”. “Le Covid a été créé pour tuer une partie de la population”, “ceux qui ne sont pas vaccinés vont être persécutés comme les juifs pendant la guerre”, ou encore “le pass sanitaire est la nouvelle étoile jaune”…
“Depuis le début de la crise du Covid, nous pouvons lire dans les fils de commentaires des contributions comparant la pandémie et la vaccination à la Shoah”, relate une modératrice du média en ligne. “Choqués”, certains abonnés de Mediapart “nous alertent, ce qui mène à des dépublications systématiquement mal comprises”, ajoute-t-elle. Car selon cette modératrice, “en comparant tout et n’importe quoi à l’Holocauste, on participe à la banalisation du génocide de 6 millions de juifs, de tziganes, d’homosexuels”.
Les personnes usant du “point Godwin” (“recours systématique à une comparaison avec Hitler ou le nazisme”) dans “les espaces participatifs de Mediapart” ont “souvent les meilleures intentions du monde” et “veulent défendre nos libertés”, selon elle, “mais cela ne rend pas acceptables ces comparaisons pour autant”. Contre cette “forme de négationnisme”, la modératrice lance un “appel à la décence”. “Non, les personnes qui ne sont pas vaccinées ne vont pas se faire rafler pour être emmenées dans des camps de concentration”, et celles “qui n’ont pas de passe vaccinal ne vont pas être privées de leur nationalité, de leurs droits civiques, de leur maison, de leur famille”, rappelle-t-elle.
Depuis les annonces d’Emmanuel Macron lundi, des internautes et politiques opposés notamment à l’extension du pass sanitaire ont invoqué la Shoah ou l’apartheid, suscitant de nombreuses réactions indignées. Dans de précédents billets, l’équipe de modération de Médiapart s’est aussi penchée sur la flambée de propos associés à des théories complotistes avec la crise sanitaire, ainsi que sur la suppression de commentaires homophobes.