Treize ans après avoir perdu tout contact, Eric et son fils, Kylian se sont retrouvés grâce à un incroyable concours de circonstances en France.
En se levant ce jour-là, jamais Éric Dupont n’aurait imaginé que son passé le rattraperait, treize ans après, grâce à un incroyable concours de circonstances. Arrivé dans l’association de réinsertion Synergie le 1er juin, l’Aulnésien s’occupe des espaces verts. Il y a une quinzaine de jours, en plein travail, il croise un collègue chargé du ramassage des déchets verts. Ce dernier est accompagné d’un jeune stagiaire de quinze ans, qui est à Synergie pour un nouveau stage de quelques jours. « On échange quelques mots, mais rien de plus », explique Éric Dupont à nos confrères de La Voix du Nord.
Il ne connaît alors que son prénom : Kylian. Quelques jours plus tard, les deux se recroisent à l’occasion du briefing matinal quotidien. L’adolescent lui demande alors si celui-ci connaît sa mère. « J’ai répondu oui, et on a tout de suite compris. » Le nom qu’ils partagent les conforte.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, les deux collègues sont père et fils. Une chance extraordinaire, sachant que Kylian n’était là encore que pour quelques jours, et qu’Éric Dupont venait tout juste d’arriver. Treize ans après leur dernière rencontre, c’est à Synergie qu’ils se retrouvent. « Kylian, je l’ai connu jusqu’à ses 2 ans et demi et notre séparation avec sa maman. J’ai forcément été surpris que ça arrive ici. »
Il avait bien essayé de rechercher Kylian. Sans jamais y arriver. Éric Dupont était parti dans la foulée en Savoie et Haute-Savoie. Avant de revenir en 2017. « Mais j’avais toujours ça en tête. »
Quinze jours après, l’émotion de cette histoire révélée par l’Observateur de l’Avesnois est toujours là. Mais les choses se font petit à petit. « On se parle tous les jours. Je n’ai pas de véhicule pour me déplacer, alors ce n’est pas forcément évident. Il faut du temps aussi, parce qu’on ne se connaît pas du tout. » Du temps, il en faudra aussi pour évoquer le passé. « Je préfère ne pas le ressasser. Là, on veut mieux se connaître. » Collégien à Félix-Del-Marle, Kylian a eu une proposition d’alternance du côté de Calais. « Mais il me dit qu’il ne veut pas y aller, parce qu’on vient de se retrouver. Je lui dis de penser à lui, c’est son avenir. »