C’est une information Le Parisien : Six mois après la mystérieuse disparition de la jeune infirmière dans le Tarn, l’enquête connaît un rebondissement : son compagnon Cédric Jubillar a été interpellé ce mercredi et placé en garde à vue. Les gendarmes ont mis au jour des incohérences dans son récit de la nuit du drame ainsi qu’un mobile potentiel.
Plusieurs incohérences sont apparues entre, d’un côté, le récit de la nuit de la disparition développé par Cédric Jubillar et, de l’autre, certaines constatations techniques et témoignages recueillis par les enquêteurs. Selon la version de cet artisan peintre, ce soir-là, il part se coucher aux alentours de 22 heures et laisse Delphine et son fils de 6 ans regarder la télévision. Il aurait ensuite été réveillé sur les coups de 4 heures du matin par les pleurs de son autre enfant, une fillette âgée de 18 mois. C’est à cet instant qu’il aurait constaté l’absence de sa compagne ainsi que de sa doudoune.
Or, les analyses téléphoniques laissent à penser que Cédric Jubillar est resté éveillé au moins une bonne partie de la nuit. De la même manière, un élément matériel prouverait que Delphine avait revêtu une tenue de nuit et s’apprêtait à aller se coucher. Surtout, depuis les dernières avancées de l’enquête, les gendarmes ont acquis la conviction qu’une dispute a éclaté entre Cédric et Delphine la nuit du drame après une discussion houleuse au sujet de l’avenir de leur couple. Il apparaît que la jeune infirmière se préparait à quitter son compagnon et le domicile familial à très brève échéance, et aurait pu lui annoncer ce soir-là.
Selon le scénario criminel envisagé par la justice, cette rupture officialisée aurait pu réveiller une profonde blessure narcissique chez Cédric Jubillar. Il aurait alors pris conscience qu’il s’apprêtait à tout perdre : son épouse, une partie de la garde des enfants mais aussi sa maison construite en partie de ses mains à Cagnac-les-Mines. Une perspective d’autant plus difficile à accepter que Delphine Jubillar subvenait en grande partie aux besoins de la famille avec son salaire d’infirmière.
Cédric Jubillar, qui s’est depuis mis en couple avec une nouvelle compagne, aurait en tout cas tenté d’orienter avec insistance les soupçons des gendarmes vers un autre homme. Il s’agit d’un père de famille vivant aux alentours de Cagnac-les-Mines entendu en tant que témoin lors de l’enquête. Cédric Jubillar aurait tenté de le dépeindre comme un courtisan de sa compagne aux méthodes de drague agressives. Or, celui-ci a contesté fermement une telle attitude. De plus, les gendarmes ont pu totalement exclure l’hypothèse de son implication dans la disparition.
La garde à vue du jeune artisan plaquiste sera décisive. Elle peut durer 48 heures avant un possible déferrement et une mise en examen. Le corps de Delphine Jubillar reste à ce jour introuvable malgré les nombreuses fouilles menées autour des mines et des ruisseaux du Tarn ainsi que les expertises scientifiques diligentées au pavillon du couple.