Finalement, les Bleus n’ont pas mis un genou à terre hier soir, comme cela était prévu au début du match France-Allemagne. Une surprise, alors que les joueurs eux-mêmes avaient annoncé qu’ils allaient faire ce geste juste avant le coup d’envoi. Noël Le Graët, le président de la FFF, avait annoncé mardi matin sur RMC qu’il soutenait l’initiative des Bleus, mais au sein de la Fédération, certains regrettaient l’ampleur de la polémique.
Alors que s’est-il passé ?
Tout d’abord les Bleus ont été surpris par l’ampleur prise par leur décision de mettre un genou à terre et en particulier les débats qui se sont déroulés tout au long de la journée sur les chaînes infos. Mais, ce n’est pas tout car un élément clef semble les avoir poussé à renoncer, c’est le refus de l’équipe Allemande de se joindre au geste des Bleus. En apprenant le refus des joueurs allemands, il semble que les Français ne s’imaginaient mettre seuls un genou à terre alors que les Allemands allaient les regarder tout en restant debout.
De son côté, Hugo Lloris, le capitaine des Bleus, a expliqué après le match, au micro de RMC, qu’il regrettait qu’il n’y ait pas de ligne commune pour toutes les nations. “C’était une décision collective. On part du principe que si on doit le faire, toutes les nations doivent le faire avec l’appui de l’UEFA. Cela ne veut pas dire qu’on ne soutient pas la cause, on ne veut surtout pas de racisme dans notre sport et dans la société. On voit plus les joueurs britanniques le faire car c’est dans la lancée de leur championnat. Il n’y a pas de débat, on est tous ensemble dans la décision.”
L’ancien numéro 2 du RN Florian Philippot avait qualifié sur Twitter l’intention des Bleus de « honte » et le mouvement Black Lives Matter de « machin sponsorisé pour faire monter les tensions, casser les peuples, les diviser, les entretenir dans le ressentiment, les affaiblir ! »
Chez Les Républicains, le député Éric Ciotti avait appelé l’équipe de France à « rappeler son soutien à notre police », en déplorant qu’elle n’ait pas mis un genou à terre « pour les victimes du terrorisme islamiste ou les policiers assassinés par des barbares ».
L’ex-LR Christian Estrosi, maire de Nice, avait demandé sur Cnews à l’équipe de France « de dire très clairement qu’il ne peut en aucun cas être interprété comme un geste à l’égard de l’action magnifique que les forces de sécurité intérieure réalisent en France ».
« La France peut être solidaire, elle n’est en rien responsable » du racisme, avait argumenté la sénatrice LR Valérie Boyer sur Twitter. « Ce genre de symbole, ça fait de mal à personne, mais c’est pas ce qui fait avancer les choses », a estimé pour sa part le numéro trois de LR Aurélien Pradié sur Sud Radio.
À gauche, l’eurodéputée LFI Manon Aubry s’est dite « fière de notre équipe de France qui s’engage contre le racisme et les discriminations ». « Le déferlement de haine de l’extrême droite qui a lancé le hashtag #BoycottEquipeDeFrance montre à quel point les Bleus ont raison de se mobiliser ! » a-t-elle ajouté dans un tweet.