La mère et le père du petit Smaël, nourrisson mort de faim et sous les coups en 2018, ont été condamnés jeudi respectivement à 20 ans de réclusion et sept ans d’emprisonnement, l’une pour les violences mortelles et tous deux pour l’avoir privé de soins.
La Cour d’assises de la Marne a suivi les réquisitions de l’avocate générale en condamnant Arlette N., une Ivoirienne de 25 ans sans titre de séjour, à 20 ans de réclusion pour “violences habituelles et volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner”, et “privation de soins ou d’aliments” au point de compromettre la santé. La peine a été assortie de cinq ans de suivi socio-judiciaire.
La Cour a en revanche prononcé une peine de sept ans, inférieure aux réquisitions (15 ans), pour le père Oumar B., 37 ans, reconnu coupable de “privation de soins ou d’aliments”, de “non dénonciation de mauvais traitements” et de “non assistance à personne en péril”, mais acquitté des faits de violence.
“Arlette N. a reconnu qu’elle frappait (Smaël) quand il ne voulait pas manger (…) Quant on est deux c’est plus gérable. Mais Oumar B. préfère être un gamin qui ne pense qu’à lui”, avait lancé l’avocate générale Sandrine Delorme lors de son réquisitoire.
Le petit garçon avait été découvert par les secours en arrêt cardio-respiratoire dans un appartement de Reims en octobre 2018, à la suite d’un appel des parents. Constatant l’état de malnutrition et les multiples traces de violences, les secours avaient alerté la police. Malgré les tentatives de réanimation, Smaël décédait quelques heures plus tard.