Les investigations se poursuivaient mardi en France pour retracer la dérive violente de l’ancien militaire de 29 ans, blessé par un tir de riposte après sa traque en Dordogne, et qui ne peut toujours pas être entendu, compte tenu de son état de santé, a indiqué mardi le parquet de Périgueux.
« La procédure judiciaire » qui supposerait son placement en garde à vue et une éventuelle mise en examen « reste à cette heure suspendue à l’évolution de son état de santé, encore incertain », a déclaré à l’AFP la procureure de la République de Périgueux, Solène Belaouar.
Le suspect, grièvement blessé à la gorge lundi par un tir de riposte du GIGN, qui n’a pas touché la carotide, « n’est pas audible dans l’immédiat », a ajouté la magistrate, confirmant une source proche de l’enquête. Selon cette source, l’homme, évacué lundi au CHU de Bordeaux, a été « replongé dans le coma lundi soir ».
Dans l’attente d’une évolution de son état de santé, « les investigations techniques et scientifiques, tentaculaires », selon la procureure, « se poursuivent sur le terrain » parcouru par le suspect, lourdement armé. Il a ouvert le feu à plusieurs reprises vers les gendarmes, sans faire de blessés, lors d’une traque de 36 heures dans les villages du Lardin-Saint-Lazare et de Condat-sur-Vézère.
Lundi, de nombreux gendarmes dont ceux de l’identification criminelle, ont continué à ratisser ce périmètre de zones boisées et résidentielles, a constaté une journaliste de l’AFP.
Au point de départ de cette traque, les gendarmes avaient été appelés dans la nuit de samedi à dimanche pour des violences conjugales sur son ex-femme, dont il n’avait pas le droit de s’approcher depuis la pose d’un bracelet électronique le 3 mai en aménagement d’une condamnation précédente. Entre 2015 et 2020, il a été condamné à quatre reprises pour des violences à l’encontre de son ex-femme avec laquelle il a eu trois enfants.
Décrit comme « aguerri » et suivant une « logique » de « suicide by cops » (par policiers ndlr), selon les autorités, l’homme a refusé de se rendre malgré les tentatives de négociation du GIGN. « Les 36 heures de traque ont montré qu’il avait encore de bons restes de ses années militaires », a souligné une source proche de l’enquête. « Pourquoi était-il à bout ? C’est ce que cherchent à savoir les enquêteurs », a-t-elle résumé.