“Excusez-moi, je me rends”: l’auteur présumé d’un double meurtre dans les Cévennes qui se terrait dans la forêt depuis plus de trois jours était “extrêmement affaibli et hagard” quand il s’est rendu vendredi, a indiqué la gendarmerie lors d’une conférence de presse.
“Je pense qu’il s’est rendu de guerre lasse (…) Nous avions un ratissage en cours par le GIGN, sentant cette équipe s’approcher, il a quitté sa cache en direction de son domicile” et s’est rendu à la première patrouille de gendarmes qu’il a rencontrée, a déclaré le général Arnaud Browaeys, commandant de la zone de défense et de sécurité sud pour la gendarmerie.
“Excusez-moi, je me rends”: tels ont été les mots de Valentin Marcone, 29 ans, qui a été placé en garde à vue pour “assassinats”, ont indiqué le procureur de Nîmes Eric Maurel et le général Browaeys lors d’une conférence de presse.
Valentin Marcone était caché dans la forêt cévenole depuis mardi matin après avoir abattu son patron et un de ses collègues dans la scierie où il travaillait, dans le village des Plantiers (Gard).
Quelque 350 gendarmes aidés de drones, d’hélicoptères et de chiens le traquaient sur un terrain “extrêmement difficile”.
“Il était terré, camouflé. On aurait pu passer à quelques pas de lui. Mais les différents chiens avaient marqué la zone dans laquelle on l’a retrouvé et dans laquelle on aurait concentré nos moyens dès demain”, a expliqué le général Browaeys précisant qu’il n’y avait “rien dans sa cache, si ce n’est une couche de branchages”.
“Lorsqu’il s’est rendu, il n’avait plus d’arme” mais “on sait qu’il en manquait deux à l’inventaire” fait à son domicile, a également indiqué l’officier de gendarmerie, précisant que le fugitif n’avait pas non plus de nourriture.
“On avait une vive inquiétude sur la détermination du fugitif, sur sa volonté d’en découdre avec les militaires de la gendarmerie”, a rappelé le procureur selon qui c’est bien “le travail de terrain conduit par les gendarmes qui a permis sa localisation”. “Il a été pris en étau”, a-t-il dit.
Le maire des Plantiers, Bernard Mounier, a souligné pour sa part l’émotion des habitants qui ont dû vivre reclus durant la traque par mesures de sécurité, parmi lesquelles deux familles endeuillées.
“Ils se sont regroupés à la mairie, sur les ponts et ils se sont regardés avec des larmes dans les yeux. Et les mots vont peut-être émerger, mais pour l’instant on est dans l’émotion, dans le silence, le réconfort, le soulagement. La peur s’éloigne mais je crois qu’au travers de ces regards là on sent aussi la perspective d’un devenir un peu plus compliqué. On va s’atteler à construire cette nouvelle maison”, a expliqué l’élu.