Alors que l’Inde a franchi, mercredi 12 mai, la barre des 250 000 morts liés au Covid-19 depuis le début de la pandémie, les médecins alertent désormais sur une nouvelle maladie appelée mucormycose, ou encore “champignon noir”. Et cette pathologie fongique semble toucher, majoritairement, des patients guéris du coronavirus ou en voie de guérison.
Interrogé par la BBC, Akshay Nair, un chirurgien ophtalmologiste qui travaille dans trois hôpitaux de Bombay, l’une des villes les plus touchées par la flambée de l’épidémie que connaît l’Inde depuis plusieurs semaines, affirme ainsi avoir reçu une quarantaine de patients souffrant de mucormycose au cours du mois d’avril. Un nombre bien supérieur à ceux habituels.
Le constat est le même dans plusieurs villes du pays. Toujours auprès de la BBC, Raghuraj Hegde, chirurgien ophtalmologue dans la ville de Bengalore, dans le sud du pays, fait état de 19 cas au cours des deux dernières semaines, contre “un ou deux” sur les dix dernières années. Le journal The Times of India rapporte, de son côté, des cas dans des hôpitaux à Lucknow, dans l’Uttar Pradesh ou à Bhubaneswar, dans l’État d’Odisha.
Tous ces patients ont deux points communs : ils avaient contracté le Covid-19 peu de temps auparavant et ils sont diabétiques.
Parfois, le champignon va s’en prendre aux poumons et entraîner des maladies respiratoires. Chez les patients diabétiques, il va être inhalé et atteindre les sinus, les yeux et finalement le cerveau. Parmi les symptômes de cette pathologie : un nez bouché ou des saignements du nez, d’abord, puis un gonflement des yeux allant jusqu’à troubler la vision.
“On l’appelle champignon noir par abus de langage”, note Jean Menotti. “Il n’est pas réellement noir. En revanche, il entraîne des nécroses tissulaires au niveau du visage, qui elles, provoquent cette couleur foncée.”
Seule solution : opérer le plus rapidement possible pour enlever l’ensemble des tissus touchés. “Souvent, cette opération se conclut par une énucléation de l’œil, puis des semaines et des semaines de chirurgie réparatrice”, déplore Stéphane Bretagne.