Quatre hommes de 20 et 21 ans ont été mis en examen et écroués pour le meurtre la semaine dernière d’un sexagénaire roué de coups au visage dans une résidence à Floirac (Gironde), dans la banlieue de Bordeaux, a-t-on appris dimanche auprès du parquet.
Cinq personnes, interpellées cette semaine et originaires de l’agglomération bordelaise, ont reconnu en garde à vue leur présence sur les lieux du drame.
Quatre hommes ont admis avoir porté des coups à la victime mais contesté toute intention homicide, selon le parquet. Ils ont été mis en examen pour homicide volontaire et placés en détention provisoire. Une jeune femme a nié toute brutalité. Elle a été placée sous le statut de témoin assisté.
Dans un communiqué, la procureure Frédérique Porterie relate que les mis en examen avaient «expliqué leur geste par un soi-disant propos déplacé de la victime à l’égard de la jeune femme du groupe (…)», relevant toutefois «des déclarations parfois divergentes».
Samedi 10 avril vers 19h00, le corps d’un homme de 68 ans, ancien employé de la préfecture et résident d’un immeuble d’un quartier calme de Floirac, a été retrouvé par un autre habitant dans une coursive reliant les parties communes à un local technique. Ce dernier avait été alerté par un «bruit sourd» provenant du local technique, selon le communiqué.
La victime, allongée au sol et sur le dos, présentait «un traumatisme facial très important», d’après la même source. Le décès a été constaté sur place. Le médecin légiste l’a imputé à «un ou plusieurs coups volontaires ayant entraîné des fractures au niveau du nez, des yeux et des lèvres».
Les enquêteurs de la Direction zonale de la police judiciaire Sud-Ouest ont aussi constaté «la présence de tâches de sang en projection sur le mur, situées au ras du sol dans la coursive (…), induisant que la victime avait pu être frappée alors qu’elle se trouvait étendue au sol».
Selon des déclarations de son épouse, la victime avait bricolé toute la journée dans son garage. Vers 18h55, il avait déposé ses outils chez lui et indiqué qu’il ressortait mais allait revenir tout de suite.
D’après le communiqué, «l’hypothèse d’une mauvaise rencontre avec une personne qui aurait été dérangée et surprise par la présence de la victime» s’est vite dessinée, «l’homicide ayant manifestement été commis avec soudaineté et brutalité» et l’autopsie n’ayant détecté «aucune lésion de défense».
Trois des mis en cause ont été interpellés jeudi, l’un ayant été appréhendé grâce au témoignage d’une personne affirmant qu’il s’était vanté d’être l’auteur des faits. Les deux autres, un couple, se sont présentés vendredi au commissariat.
L’un d’eux a déjà été condamné, selon le parquet.
D’après le journal Sud Ouest, le local technique était ponctuellement squatté depuis quelques semaines et des jeunes d’autres quartiers en auraient profité pour venir y boire et fumer du cannabis.