Un homme de 27 ans a été écroué pour meurtre et viol aggravés par l’orientation sexuelle de la victime, soupçonné d’avoir violé et égorgé chez lui un homme qui se travestissait, puis incendié son appartement, a annoncé vendredi 16 avril Matthieu Bourrette, procureur de la République de Reims.
Ce Congolais né en 1994, ayant le statut de réfugié, a été interpellé à Évry le 15 avril, a annoncé le procureur de la République lors d’une conférence de presse. Si son casier judiciaire est vierge, il avait déjà été mis en examen à Évry en 2019 pour une tentative d’homicide intervenue en 2017 «sur une escort girl qui était un transsexuel», a indiqué le procureur, précisant qu’il avait été placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de cette information judiciaire, toujours en cours.
«On a affaire à quelqu’un qui en veut aux travestis et aux transsexuels. D’où la question de l’homosexualité latente de l’accusé qui se transforme en agressivité», a-t-il estimé. Le 7 avril au soir, un homme de 50 ans, agent intérimaire célibataire, homosexuel «se travestissant uniquement chez lui», avait été retrouvé mort dans son appartement de Reims en partie incendié. Nu, il présentait 14 plaies au cou et aux cervicales.
Des vêtements de femme découpés avaient également été découverts. «L’accusé reconnaît l’intégralité des faits», a expliqué Matthieu Bourrette, précisant qu’il avait frappé la victime avec des ciseaux après l’avoir violé, puis mis le feu pour effacer les indices.
Le procureur a indiqué «retenir la qualification de meurtre aggravé en raison de l’orientation ou de l’identité sexuelle de la victime, dans la mesure où il est établi que les vêtements de femme qu’elle portait ont été en partie découpés, et que le mis en cause reconnaît avoir découpé les cheveux de la victime», ces deux éléments pouvant laisser penser qu’il cherchait à la «masculiniser».
L’homme est également mis en examen pour vol et escroquerie pour avoir utilisé la carte bancaire de la victime, pour des livraisons de repas et la location d’une chambre. Il a expliqué être entré en contact avec le travesti dans le cadre d’une escroquerie au faux chèque dont il aurait été victime, et être entré chez lui pour récupérer la somme de 500 euros. Mais, selon le procureur, aucune trace de chèque rejeté n’a été trouvée.