L’ancien ministre Eric Raoult, chiraquien puis proche de Nicolas Sarkozy, est mort vendredi à l’âge de 65 ans, à l’hôpital de Saint-Denis, a annoncé son épouse Corinne Raoult à l’AFP.
Son enterrement aura lieu mercredi prochain au Raincy (Seine-Saint-Denis), dont il a été le maire (UMP, devenu LR) de 1995 à 2014. Ministre délégué à la Ville et à l’intégration sous la présidence de Jacques Chirac, entre 1995 à 1997, Eric Raoult a également été député de Seine-Saint-Denis de 2002 à 2012.
« Hommage à Eric Raoult Compagnon gaulliste, adhérent historique du RPR, parlementaire et ministre de Jacques Chirac, il était animé par une certaine idée de la France Eric n’a jamais renié ses convictions », a twitté Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes.
« Eric fut un député courageux dans une Seine-Saint-Denis à l’époque contrôlée par le Parti Communiste » et « surtout, c’était un homme profondément généreux et bon… rare en politique », twitte également Thierry Mariani, député RN européen (ex-LR).
D’abord chiraquien, Eric Raoult était aussi proche de l’ancien président Nicolas Sarkozy, avec lequel il avait accompli son service militaire.
Homme rond à l’allure joviale, M. Raoult s’est intéressé très jeune à la politique. Etudiant, il milite à l’UNI, le syndicat de la droite dure. Il devient également responsable national des jeunes RPR.
En 1986, à 31 ans, il est élu pour la première fois député de Seine-Saint-Denis, où son père avait une petite entreprise de bois au Raincy. Sa carrière politique est en chute libre lorsqu’il perd en 2012 son siège de député, puis en 2014 son siège de maire.
Eric Raoult était un habitué des formules à l’emporte-pièce, comme lorsqu’il s’était insurgé en 2005 contre les sanctions envisagées à l’encontre des communes qui, comme la sienne, ne respectait pas les 20 % de logements sociaux. « Et pourquoi pas la castration chimique pour les maires hors-la-loi ? », avait-il lancé.
La même année, il avait défrayé la chronique fin 2005, après les émeutes urbaines, en affirmant que Clichy-sous-Bois « faisait honte à notre pays ». François Hollande, alors premier secrétaire du PS, avait demandé qu’il soit privé de sa vice-présidence de l’Assemblée nationale.
Pendant les violences urbaines, cet ancien ministre chargé de l’Intégration et de la lutte contre l’exclusion (1995-97) avait été le premier à imposer un couvre-feu aux mineurs de sa commune, et le seul à le faire avant que le gouvernement ne décrète l’état d’urgence.
Il avait été accusé de harcèlement sexuel en 2014 par une femme qui dit avoir reçu de lui plusieurs milliers de SMS, et avait invoqué un jeu de « séduction ».