
La guerre se poursuit en Ukraine et les tensions subsistent ailleurs. Selon l’état-major des armées (EMA), le 25 mars dernier, en mer Baltique, un navire français de la Marine nationale a subi des tentatives d’intimidation de la part de la Russie. Alors que le patrouilleur de haute mer Enseigne de vaisseau Jacoubet effectuait une mission de l’Otan, visant à dissuader toute menace contre les infrastructures sous-marines de la mer Baltique, il a été survolé par deux bombardiers tactiques russes Su-24 Fencer.
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« Ces actes n’ont pas entravé leur mission respective, qui s’est poursuivie conformément aux objectifs fixés », explique le porte-parole des armées, le colonel Guillaume Vernet. « Les forces de l’Otan font preuve de professionnalisme. Face à ces provocations, elles agissent toujours de manière à permettre la désescalade », poursuit-il. Si aucun détail n’a été apporté sur le comportement de ces avions, l’institution précise toutefois qu’ils ont été « escortés » par deux Eurofighter EF-2000 italiens, déployés dans le cadre de « Baltic Air Policing », une autre mission de l’Otan. « Ces actions russes poursuivent plusieurs objectifs : afficher leur présence, tester vos limites et évaluer jusqu’où ils peuvent aller. Elles peuvent aussi viser l’escalade, car en pleine mer, il est difficile de déterminer qui a initié les hostilités » explique au JDD un officier.
Ce n’est pas la première fois que Moscou vise la France dans cette zone en croissante tension. Si l’armée française ne souhaite pas communiquer sur le nombre d’interaction avec la Russie, elle n’hésite cependant pas à rendre publique certains de ses agissements. En janvier, Paris avait déjà dénoncé une manœuvre agressive de la Russie : un avion de la marine française avait été visé par un système antiaérien au-dessus de la mer Baltique. Alors que l’Atlantique 2 effectuait un vol de surveillance pour l’Otan après des dégradations suspectes de câbles sous-marins, imputées au Kremlin, il avait été pris pour cible par un radar.
« Le fait d’“illuminer” par un radar notre avion évoluant dans les eaux internationales traduit une action agressive », expliquait déjà à l’Agence France-Presse le colonel Guillaume Vernet. Une telle initiative « n’est pas exceptionnelle dans cette zone », elle « signifie que la Russie ne reste pas passive », avait-il précisé. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait décrit ces agissements comme des « mesures d’intimidation »et précisé que « les armées continueraient d’agir pour défendre la liberté de navigation dans les espaces aérien et maritime internationaux ».
La France n’est pas la seule cible du Kremlin
Depuis le début de l’invasion russe, les alliés de Kiev recensent une série d’interceptions et de manœuvres parfois dangereuses de la part de l’aviation russe, au-dessus de l’Alaska, de la Baltique ou de la mer Noire. En mars 2023, un chasseur russe avait « intercepté et touché » un drone américain Reaper au-dessus de la mer Noire, un acte qualifié d’« irréfléchi » par la Maison-Blanche. En octobre 2022, c’était Londres qui avait annoncé qu’un aéronef de la Force aérienne de Vladimir Poutine avait tiré un missile à proximité d’un avion de reconnaissance britannique dans « l’espace aérien international au-dessus de la mer Noire ». La suite au prochain épisode ?
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