
La crise diplomatique entre Paris et Alger s’est intensifiée cette semaine. Le pouvoir algérien a récemment rejeté la liste de ses ressortissants jugés « dangereux » que la France souhaite expulser en priorité. Les relations entre les deux pays ne sont plus au beau fixe depuis des mois et, pour une majorité de la population française, Paris manquerait de fermeté face à Alger.
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Ainsi, selon un sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD, dévoilé ce mercredi 19 mars, 65 % des Français jugent que l’État manque de courage face à l’Algérie. 15 % des sondés pensent le contraire et 20 % n’ont pas d’avis tranché sur cette question.
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Des disparités selon l’âge
L’avis varie selon le sexe des personnes interrogées : 70 % des hommes jugent la France trop timorée sur ce dossier, contre 60 % des femmes. Les Français âgés de 65 ans et plus sont les plus nombreux à dénoncer ce manque de fermeté (71 %), suivis des 50-64 ans (69 %). La proportion tombe à 54 % pour les moins de 35 ans et même à 51 % pour les 18-24 ans.
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65 % des personnes interrogées âgées de 35 à 49 ans pensent que la France n’est pas assez ferme avec l’Algérie, contre 55 % des 25-34 ans.

Les disparités sont peu marquées selon les catégories socioprofessionnelles. 67 % des CSP+ et 64 % des CSP- considèrent que la France n’est pas assez stricte vis-à-vis du régime d’Abdelmadjid Tebboune. Et 63 % des inactifs sont du même avis.
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La droite dénonce le manque de courage de la France
En revanche, les avis diffèrent selon les opinions politiques des sondés. Les électeurs de droite sont les plus disposés à affirmer que la France manque de courage face à l’Algérie. Dans le détail : 85 % de partisans des Républicains et 86 % du Rassemblement national (RN) partagent cet avis. De leur côté, les partisans de la gauche sont seulement 49 % à avoir la même opinion, dont 41 % pour les électeurs de La France insoumise (LFI), 53 % pour ceux du Parti socialiste (PS) et 39 % pour ceux d’Europe Écologie-les Verts (EELV).
Face au nouveau camouflet d’Alger, Bruno Retailleau compte durcir le bras de fer. Le ministre de l’Intérieur a annoncé cette semaine « suspendre » les accords de 2007 sur l’exemption de visa aux Algériens en possession d’un passeport diplomatique. La première étape d’une « réponse graduée ».
Outre les étrangers sous OQTF qu’Alger refuse de reprendre, les tensions entre la France et l’Algérie se sont aggravées ces derniers mois pour plusieurs raisons : la question du Sahara occidental, l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le comportement haineux de certains influenceurs franco-algériens ou encore l’instrumentalisation du ressentiment anti-français par les autorités algériennes.
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