Il faudra pour cela tirer l’une des deux premières places d’un groupe de qualification très relevé avec l’Espagne, la Finlande et la Pologne, premier adversaire ce mercredi (18h) à Besançon. Mais impossible n’est pas française, assure la Toulousaine, engagée dans une aventure humaine extraordinaire.
Le JDD. Dans quel état d’esprit abordez-vous ces trois matchs de qualification pour la première Coupe du monde féminine de futsal ?
Alexandra Atamaniuk. On sait qu’il y a quelque chose d’historique au bout, donc on a hâte. On a envie de tout faire pour se qualifier. Après, on est conscientes que trois gros défis nous attendent. Si on nous avait dit l’an passé qu’on allait être là aujourd’hui, tout le monde aurait signé, la fédération en premier ! Depuis le début, l’objectif était d’engranger de l’expérience, de capitaliser et de créer l’équipe de France la plus performante possible. On a créé un premier exploit en passant ce premier tour des qualifications (en République tchèque et en battant notamment l’Ukraine, 13e mondiale, alors que les Françaises sont 60e). Aujourd’hui, quand vous êtes à pas grand-chose de vous qualifier pour la première Coupe du monde féminine… On est déterminées, d’autant plus qu’on est chez nous, en France, devant notre public.
Plus de deux mille personnes vous soutiendront dans le palais des sports de Besançon…
C’est génial ! On savait qu’il allait y avoir un peu de monde, mais pas autant. Ce n’est pas tous les jours qu’on joue devant des affluences pareilles, avec en plus le côté drapeau national. C’est exaltant. Jusqu’à présent, on a beaucoup joué à l’étranger, notamment lors du premier tour qualificatif, en République tchèque. Il y avait une centaine de personnes contre nous. Pouvoir vivre ça en France, devant nos familles, nos amis, devant les supporters français, c’est incroyable. On aura vraiment besoin d’eux pour aller chercher cette qualification.
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Votre sélectionneur dit que la Pologne, dès ce mercredi, sera comme une demi-finale…
Clairement. On a eu plutôt de la chance de jouer l’Espagne au dernier match. On aura notre destin en main avant de jouer l’Espagne. La Pologne sera le match charnière, celui qui va dicter notre progression dans ce mini-tournoi et va sans doute nous ouvrir une toute petite porte pour la Coupe du monde. Gagner nous mettrait sur une dynamique positive. Et si l’on crée un deuxième exploit le lendemain face aux Finlandaises, il y a de fortes chances d’aller à la Coupe du monde. Ce serait génial de vivre le match contre l’Espagne comme un match de gala, avec une qualification en poche. Oui, ça serait parfait !
« Le futsal féminin en France n’est pas développé comme le foot. Tout est à faire »
Comment, en tant que capitaine, expliquez-vous la réussite rapide de cette équipe ?
Je ne dirais pas autre chose que la solidarité et la cohésion. On est conscientes qu’individuellement, sur le papier, on n’a pas les joueuses de la Pologne ou de la Finlande. Mais on a cette force de cohésion, cette force de groupe qui nous permet, depuis le début, de renverser pas mal de montagnes. La plus grosse, jusqu’à présent, c’était l’Ukraine. On a montré qu’avec une grosse solidarité, on pouvait faire ce qu’on voulait. La deuxième chose, c’est le projet de jeu des équipes de France qui nous identifie : impacter et mettre beaucoup d’agressivité. C’est ce qui fait notre force et ce sur quoi on devra s’appuyer pour ces trois matchs.
Vous qui avez eu une vie et une carrière très riche, entre le foot à 11 à très haut niveau, et le futsal, votre maternité, votre expérience à Saint-Pierre-et-Miquelon… Où placez-vous cette expérience avec l’équipe de France de futsal féminin ?
C’est tout en haut ! Aujourd’hui, je vis l’une des meilleures périodes de ma carrière. J’ai la chance de porter le maillot bleu à nouveau, de revivre ces émotions-là. En plus, j’ai cette fierté, cette chance d’avoir le brassard de capitaine. Vivre ces moments-là devant ma famille, mon fils, mon compagnon, c’est d’autant plus génial. Je range cela dans mes plus belles émotions et j’espère que samedi, après le dernier match, dire que c’est l’une des plus belles émotions de ma carrière.
Quel est, selon vous, le potentiel de développement du futsal chez les filles ?
Très important. Le futsal féminin en France n’est pas développé comme le foot. Il n’y a pas encore de championnat, par exemple, juste le Challenge national. Tout est à faire. Avec le potentiel de joueuses qu’on a, l’avenir est très grand.
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