De Ken Scott avec Leïla Bekhti, Jonathan Cohen. 1h42.
Esther donne naissance, dans les années 1960, à un petit dernier, Roland. Le petit garçon souffre d’un pied bot qui l’empêche de marcher, et elle a décidé qu’il n’irait à l’école que quand il pourrait se déplacer seul sur ses deux jambes. En attendant de trouver le médecin qui fera un miracle, il passe ses journées à ramper dans la maison en écoutant Sylvie Vartan, l’idole de ses sœurs, et en regardant la télévision. Drôle, envahissante, extravagante, Leïla Bekthi se glisse avec une générosité folle dans les tailleurs vintage et colorés de cette mère de famille nombreuse prête à tous les excès pour le seul bonheur d’un fils à qui elle veut offrir le meilleur. Une histoire vraie qui fait passer du rire aux larmes et touche droit au cœur. B. T.
Lumière, l’aventure continue ★★★
De Thierry Frémaux. 1h44.
Après Lumière ! L’aventure commence (2017), Thierry Frémaux, directeur de l’Institut Lumière, à la fois réalisateur et narrateur hors pair, nous gratifie d’une suite pour replonger avec délectation dans l’univers passionnant des frères Auguste et Louis Lumière, qui ont inventé le cinématographe et organisé la toute première projection publique et payante le 28 décembre 1895. Les films, d’une durée de 50 secondes, ont bénéficié d’une magnifique restauration pour raconter comment Louis Lumière et ses opérateurs ont sillonné le monde pour immortaliser sur la pellicule le quotidien de leurs contemporains avec une volonté de réalisme, quand Georges Méliès choisissait l’illusion, le trucage et le coloriage. Une invitation à effectuer un émouvant voyage dans le temps et projeter le spectateur au début du XIXe siècle, bercé par la musique de Gabriel Fauré. Ne ratez pas, comme chez Marvel, la surprise post-générique ! S. B.
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Prosper ★★
De Yohann Gloaguen, avec Jean-Pascal Zadi, Cindy Bruna. 1h32.
King, gangster d’origine congolaise, se fait tirer dessus en sortant d’une soirée sape. Il meurt sur le siège arrière d’un chauffeur VTC qui lui pique ses chaussures en croco sans savoir qu’elles sont possédées par son esprit. Si ce premier long métrage s’appuie sur un ressort de comédie classique, un homme ordinaire confronté à une situation qui ne l’est pas, il trouve son originalité en convoquant le fantastique et surtout en visitant la communauté pimpée des sapeurs, du nom de ce mouvement vestimentaire venu du Congo. L’argument est farfelu mais propice au rire comme au déroulement d’une enquête menée par un Jean-Pascal Zadi presque aussi convaincant (et c’est surprenant) dans le rôle du voyou charismatique en quête de vérité que dans celui du loser lui seyant si bien. Bap. T.
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Radio Prague, les ondes de la révolte ★★
De Jirí Mádl, avec Vojtech Vodochodský, Tatiana Pauhofová, Stanislav Majer. 1h56.
En 1968, à la veille du Printemps de Prague et de l’arrivée au pouvoir d’Alexander Dubček, qui va rétablir la liberté de la presse et d’expression, un vent d’euphorie souffle sur la Tchécoslovaquie. Jusqu’à l’invasion du pays par les troupes du pacte de Varsovie… Ce drame à valeur de témoignage historique se place du point de vue de Tomáš, technicien à la radio, et mélange images d’archives, de reconstitution et de fiction. Le récit plutôt dense, digne d’un thriller paranoïaque de la guerre froide, aborde les questions de la désinformation opérée par l’État, de la censure des médias, des pressions qu’ils peuvent subir, tout en célébrant le courage des journalistes en quête de vérité. S. B.
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Vermiglio ★★
De Maura Delpero, avec Tommaso Ragno, Giuseppe De Domenico. 2h.
Dans le petit village de Vermiglio, dans les montages du nord de l’Italie, la famille de l’instituteur espère la fin de la guerre en cet hiver de 1944. Les temps sont durs pour les habitants qui n’ont pas assez de vivres et souffrent des rigueurs du froid. Au milieu de ses nombreux frères et sœurs, Lucia, 17 ans, tombe amoureuse d’un soldat originaire de Sicile. On est partagé entre fascination pour les images esthétisantes, les paysages enneigés et le sens du cadre de Maura Delpero, et ennui face à une intrigue qui progresse au rythme très lent de la vie quotidienne. L’ambiance est grave et pesante, mais la galerie des nombreux personnages est attachante et leur résilience étonnante. B. T.
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Magma ★
De Cyprien Vial avec Marina Foïs, Theo Christine. 1h25.
En Guadeloupe, une vulcanologue confirmée forme une équipe soudée avec un jeune étudiant qu’elle a formé depuis plusieurs années. Alors qu’elle se prépare à quitter l’île pour une nouvelle mission et peut-être lui céder sa place, elle doit faire face à des éruptions qui annoncent un réveil de la Soufrière. Le réalisateur installe une ambiance de film catastrophe en jouant sur une ambiance moite et délétère plutôt que sur les effets spéciaux spectaculaires. Un parti pris pas inintéressant, mais le manque de vrais rebondissements finit vite par ennuyer dans un paysage pourtant envoûtant. La jolie complicité entre Marina Foïs et Theo Christine n’y fera rien. B. T.
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La cache ★
De Lionel Baier avec Michel Blanc, Dominique Reymond. 1h30.
Le petit Christophe, 9 ans, est contraint de rester plus longtemps que prévu dans l’appartement cossu de ses grands-parents, où habitent aussi ses deux oncles. Ses parents, impliqués dans les manifestations étudiantes de mai 1968, n’ont pas le temps de s’occuper de lui. Lionel Baier adapte de roman de Christophe Boltanski et signe un long métrage asse déroutant : la voix off alourdit le propos en le surlignant maladroitement, la mise en scène, démonstrative, accentue encore une atmosphère de chaos aussi abscons que déconcertante, et le mélange entre humour décalé et traumatismes familiaux n’est pas du meilleur effet sur grand écran. Reste Michel Banc (dont c’est le dernier rôle) qui s’offre une partition douce-amère émouvante et Liliane Rovère, croustillante en aïeule russe aux répliques très imagées. B. T.
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