L’Espagne se retrouve au cœur d’une polémique ce mardi, suite à l’admission du Pays basque comme fédération non-étatique par la fédération internationale de pelote basque. La fédération espagnole, elle, conteste cette décision devant le tribunal arbitral du sport, mais pourrait être exclue de la fédération internationale en raison de cette plainte. Le tout sur un fond de conflits politiques, avec une menace pour la coalition gouvernementale.
Le 28 décembre dernier, la Fédération internationale de pelote basque prenait une décision sans précédent: la Fédération basque de pelote basque peut désormais concourrir sous son propre nom et son propre drapeau, actant sa séparation avec l’Espagne. Une décision votée lors d’une assemblée ordinaire, qui avait au préalable exclu les participations de l’Espagne et de Cuba, qui n’ont pas pu voter car leurs représentants respectifs étaient disqualifiés.
Une disqualification que la Fédération Espagnole de Pelote basque (FEPelota) a jugé irrégulière et est allée contester devant le Tribunal Arbitral du sport de Lausanne le 13 janvier dernier. Un recours qui pourrait entraîner l’exclusion de la fédération espagnole de la fédération internationale, qui menace la FEPelota si la plainte n’est pas retirée.
Cette décision de la fédération internationale a été permise grâce à la modification de la Loi sur le Sport, entrée en vigueur le 1er janvier 2023. Un article reconnaît la possibilité pour les fédérations sportives régionales de participer directement aux compétitions internationales “dans le cas de modalités ou de spécialités sportives ayant des racines historiques et sociales”. Le tout avec l’accord du CSD, équivalent du ministère des Sports en France.
Une posture qui embête le gouvernement espagnol, puisqu’il doit défendre les intérêts du sport espagnol sans contrarier les nationalistes basques, partenaires clés de la coalition du gouvernement socialiste actuel. “Le CSD m’a demandé d’arrêter la contestation devant le TAS et d’accepter une médiation, mais beaucoup de demi-vérités sont véhiculées”, affirme Javier Conde, nouveau président de la FEPelota, à Marca.
Un nouveau conflit dans le cadre d’une opposition plus large, la fédération basque ayant été exclue de la fédération nationale espagnole en 2002, avant l’exclusion de la pelote basque professionnelle. Ainsi la fédération basque ne participait plus aux championnats nationaux.
Se sentant menacée par la fédération espagnole, la fédération basque a expulsé La Rioja du GRABNI, un tournoi très suivi parmi les fédérations, avec la participation de pelotaris d’Alava, de Biscaye, de Gipuzkoa, d’Iparralde, de Navarre et de La Rioja. La fédération internationale de pelote basque menace elle la FEPelota de l’exclure si sa plainte auprès du TAS n’est pas retirée. Une décision sera prise ce jeudi.
La première compétition de l’année organisée par la Fédération Internationale de Pelote Basque (FIPV) aura elle lieu le 31 mai prochain dans la ville emblématique de Gernika-Lumo – cœur spirituel du peuple basque. Reste à savoir si l’Espagne y sera présente aux côtés de la fédération basque.
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