Il s’était fait très discret depuis sa retraite sportive fin 2022, après deux saisons difficiles pour Aston Martin. Sebastian Vettel vivait très loin des paddocks, multipliant les initiatives agricoles et écologiques. Il a même soutenu les « Grünen » (les Verts) aux dernières élections législatives. Mais l’emblématique roi des circuits de 2010 à 2013 reste un passionné de sport et de Formule 1, lui qui est notamment resté très proche de la famille de Michael Schumacher. Il y a quelques jours, l’ancien pilote de Red Bull et de Ferrari s’est confié à notre journal pour évoquer cette nouvelle saison débutée ce dimanche 16 mars en Australie et qui s’achèvera en décembre à Abu Dhabi (à vivre sur Canal+). Selon lui, les passionnés devraient se régaler, et davantage que l’an passé où Max Verstappen avait écrasé la concurrence.
Le JDD. La course au titre de champion du monde des pilotes sera-t-elle plus serrée en 2025 ?
Sebastian Vettel. Je pense effectivement que nous aurons davantage de suspense et de dramaturgie que ces dernières années. Lewis Hamilton et Charles Leclerc ont de grandes ambitions avec Ferrari, ils ne l’ont pas caché et c’est plutôt prometteur. Je suis également curieux de voir ce que donnera le duo Oscar Piastri-Lando Norris chez McLaren. La saison s’annonce plus ouverte et plus indécise.
« J’aime l’état d’esprit d’Hadjar, plein de panache et d’envie »
Que change justement l’arrivée de Lewis Hamilton chez Ferrari ?
Je dois avouer que lorsque j’ai appris la nouvelle de son arrivée dans l’écurie italienne, j’ai été quelque peu surpris. Je pensais le voir rester encore chez Mercedes. Ce transfert spectaculaire va sans aucun doute mettre du piment dans cette nouvelle saison, sachant que Lewis va vouloir mener la vie dure à Max Verstappen et qu’il en a le potentiel.
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Max Verstappen peut-il être rassasié après ses quatre sacres consécutifs, un exploit que vous-même avez accompli ?
C’est vrai qu’il se retrouve dans la même position que moi en 2013. Mais je sens chez lui toujours la même hargne et la même détermination même s’il sent dans son cou le souffle de Hamilton et de Leclerc avec Ferrari et que 2024 s’est avérée plus compliquée que les années précédentes. C’est d’ailleurs sans doute ce qui va le motiver à donner son maximum pour s’adjuger un cinquième titre de rang.
Quel regard portez-vous sur les Français, à commencer par Pierre Gasly et Esteban Ocon ?
Avec Alpine, Gasly a certainement des ambitions. La saison passée, je pense qu’il a senti qu’il avait encore un peu de marge. C’est donc à lui en 2025 de continuer sa montée en puissance avec un nombre de points plus élevé à la fin de l’année. Quant à Ocon, le fait de rejoindre l’écurie Haas va nécessiter un certain temps d’adaptation mais il n’a rien à perdre.
Le « petit nouveau », Isack Hadjar, a-t-il le potentiel de faire une grande carrière ?
C’est encore trop tôt pour le dire, mais j’entends beaucoup de bien à son sujet. À 20 ans, il a encore beaucoup à apprendre. J’ai vu qu’il aspirait à jouer régulièrement sa place dans le top 10 sur la grille de départ et de monter de temps en temps sur le podium. C’est ambitieux, mais cet état d’esprit me plaît, il est plein de panache et d’envie. Maintenant, il faut voir ce que vaut sa voiture Red Bull. Tout dépendra bien sûr de ce qu’il aura entre les mains. Il peut constituer une belle surprise.
Même si aucun pilote tricolore n’a été sacré champion du monde depuis Alain Prost en 1993, et même privée de l’organisation d’un Grand Prix depuis 2022, la France reste très bien représentée en Formule 1 : avec l’arrivée du jeune Isack Hadjar chez Racing Bulls aux côtés de Pierre Gasly (Alpine) et Esteban Ocon (Haas), ils seront trois cette saison à défendre les couleurs nationales, juste derrière la Grande-Bretagne (4 pilotes) mais devant l’Espagne et l’Australie (2 pilotes).
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