L’essentiel
- Un chauffard de 19 ans, déjà condamné pour de nombreux délits, a provoqué un grave accident sur l’A20 après avoir refusé un contrôle routier et pris la fuite à contresens, blessant gravement un conducteur de 24 ans.
- Une importante opération de traque impliquant une centaine de gendarmes, le GIGN, des drones et un hélicoptère a été déployée pendant 46 heures pour retrouver le suspect qui faisait l’objet d’un mandat de recherche pour des faits criminels suivis en région parisienne.
- Le suspect a été interpellé et mis en examen pour plusieurs chefs d’accusation, dont blessures involontaires avec ITT supérieure à trois mois par conducteur avec circonstances aggravantes, refus d’obtempérer aggravé, recel de vol, conduite sans permis, non-assistance à personne en danger.
Des refus d’obtempérer, les forces de l’ordre en essuient des dizaines chaque jour. Et si policiers et gendarmes font de leur mieux pour interpeller les fuyards, ces opérations n’impliquent quasiment jamais des moyens aussi importants que ceux déployés pour arrêter le chauffard ayant causé un grave accident de la route, dimanche, sur l’A20, dans l’Indre. Sauf que ce fuyard-là n’était pas n’importe qui.
Dimanche après-midi, les gendarmes de l’Indre effectuaient des contrôles routiers « non ciblés » sur l’autoroute A20, à Argenton-sur-Creuse, près de Châteauroux, lorsqu’un véhicule a refusé le contrôle. Le conducteur a pris la fuite a contre sens sur l’A20. Dans sa course folle, le chauffard a percuté un véhicule arrivant en sens inverse, blessant gravement son conducteur âgé de 24 ans. Hospitalisé avec un pronostic vital engagé, ce dernier a subi de multiples opérations qui lui ont sauvé la vie mais ses blessures lui ont valu une ITT supérieure à trois mois.
Malgré l’accident, le chauffard avait pu s’enfuir et une traque de 46 heures s’était engagée pour le retrouver. Une centaine de gendarmes, le GIGN, des drones, un hélicoptère avaient été engagés, un déploiement de forces « justifié par le profil de l’intéressé », assure David Marcat, le procureur de Châteauroux, à 20 Minutes. Rapidement identifié, le mis en cause est âgé de 19 ans et il a « déjà été condamné à de multiples reprises sur les 4 dernières années » selon le parquet. A son actif, entre autres, des délits routiers, vols aggravés, violences aggravées, stups…
Sauf qu’il n’en avait pas terminé avec les ennuis judiciaires puisqu’il « faisait l’objet d’un mandat de recherche pour des faits criminels suivis en région parisienne », précise le parquet à 20 Minutes. Des faits couverts par le secret de l’instruction mais qui « semblent expliquer sa fuite au contrôle de gendarmerie » estime le procureur, d’autant qu’il conduisait un véhicule volé et qu’il ne possède pas le permis de conduire.
Bref, un mis en cause au pedigree qui justifie son interpellation par les hommes du GIGN à la suite de cette traque de près de deux jours. Jeudi, le suspect a été mis en examen par un juge d’instruction pour les faits de « blessures involontaires avec ITT supérieure à trois mois par conducteur avec circonstances aggravantes, refus d’obtempérer aggravé, recel de vol, conduite sans permis, non-assistance à personne en danger ». Il a été placé en détention provisoire. Le parquet précise que ces faits ont été commis en récidive et que le juge d’instruction peut décider de les requalifier.