
Un an après l’annulation de l’élection présidentielle en Roumanie, la Commission électorale a annoncé ce dimanche 9 mars invalider la candidature de Calin Georgescu au prochain scrutin. Selon l’instance, qui s’appuie sur un jugement rendu en décembre par la Cour constitutionnelle, et non sur des raisons procédurales, « il ne remplit pas les conditions de légalité » car il a enfreint « les règles démocratiques d’un suffrage honnête et impartial ».
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Le sexagénaire, très critique de l’Otan et de l’Union européenne, était arrivé en tête lors du premier tour de la dernière présidentielle.
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Soupçons d’ingérence russe
La Cour constitutionnelle avait décidé d’annuler ce scrutin en raison d’accusations d’ingérence russe. Une nouvelle élection présidentielle a donc été prévue en mai prochain, et Calin Georgescu était jusqu’alors crédité de 40 % d’intentions de vote au premier tour. Ce candidat anti-système, qui souhaite une sortie du conflit en Ukraine via la négociation avec la Russie, est accusé de complaisance avec Moscou par ses adversaires.
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« C’est un coup direct porté à la démocratie dans le monde. L’Europe est maintenant une dictature, la Roumanie vit sous la tyrannie ! », s’est exclamé sur le réseau social X Calin Georgescu après l’annonce de son exclusion du scrutin de mai. En outre, plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue de la capitale Bucarest, afin de manifester aux cris de « Vive la démocratie »et « À bas la dictature ». Plusieurs rassemblements sont prévus dans les jours à venir. L’homme politique peut encore faire appel de la décision devant la Cour constitutionnelle du pays.
Soutien de l’administration Trump
Calin Georgescu a également reçu des messages de soutien venant de l’étranger, notamment du côté des États-Unis. « C’est de la folie ! », a réagi par exemple Elon Musk, à la tête du département de l’Efficacité gouvernementale de l’administration Trump. Le vice-président américain J.D. Vance a lui aussi fustigé des autorités électorales roumaines « annulant des élections dont elles n’aiment pas les résultats. Elles ont si peur de leur peuple qu’elles le font taire ».
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En France aussi, des voix se sont élevées, interrogeant le bien-fondé de la décision de la Commission électorale. « Quelles que soient les accusations portées contre ce candidat, banaliser, voire applaudir une annulation d’élection présidentielle et une interdiction de se présenter, est un raisonnement extrêmement dangereux. A fortiori pour un pays de l’UE supposément démocratique ; avec 40 % d’intentions de vote dès le premier tour pour le candidat interdit, malgré des griefs portés à la connaissance de tous », cingle par exemple le député Rassemblement national de la Somme, Matthias Renault.
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