
« Le président français rompt le silence et prône l’apaisement avec l’Algérie ». C’est ce qu’on peut lire à la Une du journal algérien El Watan ce dimanche 2 mars, en accompagnement de ce titre : « Macron désavoue Retailleau ». Le premier quotidien francophone d’Algérie semble se réjouir du refus du chef de l’État de remettre en cause les accords de 1968, à rebours du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et du Premier ministre François Bayrou.
Publicité
Interrogé sur une remise en question de ces accords lors d’une conférence de presse au Portugal ce vendredi 28 février, Emmanuel Macron a fermement démenti cette possibilité. « On ne va pas les dénoncer de manière unilatérale, ça n’a aucun sens », a-t-il alors affirmé. Cette position contraste avec celle de Bruno Retailleau, qui plaide pour un bras de fer avec l’Algérie et pour une refonte totale des relations migratoires entre les deux pays.
La suite après cette publicité
Les propos du président détonnent aussi par rapport à ceux de François Bayrou. Ce mercredi, le Premier ministre avait indiqué que la France allait demander à l’Algérie de réexaminer « la totalité des accords sur l’immigration ». François Bayrou avait fourni au gouvernement algérien une « liste d’urgence » de personnes considérées comme « sensibles » que la France voudrait voir reprises par l’Algérie, faute de quoi les accords de 1968 serait dénoncé. Mais Alger a déjà rejeté « catégoriquement les ultimatums et les menaces », a fait savoir le ministère des Affaires étrangères algérien ce jeudi.
La suite après cette publicité
Les appels à dénoncer ces accords surviennent dans un contexte de vives tensions entre les deux pays, notamment après la récente attaque terroriste de Mulhouse : un Algérien de 37 ans, en situation irrégulière et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), est suspecté d’avoir tué une personne à l’arme blanche et d’en avoir blessé sept autres. Cet individu a été présenté 14 fois aux autorités algériennes, qui ont systématiquement refusé de le reprendre.
La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Plus généralement, les relations entre Paris et Alger se sont détériorées depuis l’été 2024 avec l’annonce de l’appui de la France au plan d’autonomie marocain pour le territoire disputé du Sahara occidental. Les tensions se sont encore amplifiées ces dernières semaines avec l’arrestation en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal et celle, en France, de plusieurs influenceurs algériens appelant à la violence.
Source : Lire Plus