Fayne : une fresque gothique fascinante entre l’Écosse et l’Angleterre

Stéphanie des Horts
27/02/2025 à 13:00

798 pages ! De quoi terrifier n’importe quel critique littéraire. Et pourtant, Fayne est un ouvrage qui se dévore en deux jours, que l’on ne peut poser tant l’écriture est envoutante et l’histoire intrigante. Une jeune fille de 12 ans est enfermée dans un château à la frontière de l’Écosse et de l’Angleterre. Recluse depuis sa plus tendre enfance, Charlotte Bell souffre d’une maladie mystérieuse que l’on appelle la « condition » et qui l’empêche de voir du monde, en dehors de son cher père, Lord Henry Bell, et de ses fidèles domestiques.

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Un roman éblouissant

Soudain toutes les portes s’ouvrent. La « condition » s’est mystérieusement évanouie. Et Charlotte a même droit à un précepteur qui réalise vite qu’elle présente des dispositions incroyables pour son âge. Elle se passionne pour l’anthropologie et la médecine. D’ailleurs, elle aimerait aller à l’université, découvrir Édimbourg et devenir médecin ! Mais la place qu’accorde le siècle aux femmes est plutôt restreinte.

Charlotte se heurte bientôt à tant de secrets. Sa mère est morte en lui donnant la vie, pourtant on trouve sa trace partout. Pourquoi ? Quel est ce petit frère qui lui apparaît en songe et dont elle n’a aucun souvenir ? Pourquoi la sœur de son père la déteste-t-elle autant ? Mais que s’est-il passé à la naissance de Charlotte ? Quinze ans auparavant, à Rome, un jeune aristocrate tombe fou amoureux d’une belle Américaine.

L’Italie est propice à la passion et Lord Henry Bell promet à la jeune et jolie Marie une vie oisive et heureuse à Fayne, son château écossais. Marie se jette dans l’aventure avec délice. L’Américaine n’a qu’un défaut, celui d’être un peu trop curieuse et de ne pas croire tout ce qu’on lui dit. Charlotte héritera de la ténacité de sa mère et, comme elle, ira au bout de sa quête. L’émancipation féminine n’est pas très en vogue au XIXe siècle, mais Charlotte et sa mère n’ont jamais eu peur de rien. Un roman éblouissant, un portrait terrible de la société victorienne, le pouvoir de la fiction dans toute sa splendeur !

Fayne, de Ann-Marie Mac Donald, Flammarion, 798 pages, 24.90 euros.