Les violences se sont produites dans la cour de promenade du centre pénitentiaire de Luynes, près d’Aix-en-Provence. Un détenu de 19 ans est décédé de ses blessures mercredi après avoir été très violemment agressé par trois codétenus lundi, a annoncé ce jeudi le parquet. Il avait été laissé sans connaissance sur le sol, en état de coma, avant d’être transféré à l’hôpital, a précisé Jean-Luc Blachon, procureur de la République d’Aix-en-Provence, dans un communiqué.
Le système de vidéosurveillance a permis d’identifier trois détenus de 23 à 26 ans, qui ont reconnu leur participation aux faits, justifiés selon eux « par des menaces et du racket répétés exercés par la victime, et par une rivalité entre groupes criminels ». Selon une source policière, l’un des trois agresseurs a revendiqué son appartenance à la DZ Mafia, le gang de narcotrafiquants qui domine actuellement le trafic de drogue dans la région marseillaise, et a justifié cette agression par une tentative d’homicide contre lui, à Marseille, par des proches de la victime.
Un précédent meurtre un an plus tôt
S’agissant des profils de ces détenus, celui qui a perdu la vie était mis en examen dans un dossier d’homicide en bande organisée. Les trois mis en cause étaient en prison après avoir été condamnés pour trafic de stupéfiants pour l’un, trafic de stupéfiants, enlèvement, séquestration et violences en réunion pour l’autre, et enfin pour vol avec violences pour le dernier.
Dans la même prison en février 2024, un détenu de 23 ans qui purgeait une peine de deux ans pour trafic de stupéfiants et était libérable 15 jours plus tard, avait été tué par son codétenu. Des conflits entre gangs rivaux autour du trafic de drogue ont régulièrement ensanglanté Marseille et sa région ces dernières années et certains réseaux se reconstituent en détention, ont mis en garde des responsables judiciaires locaux ces derniers mois.
Isoler les narcotrafiquants
Le nouveau ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a fait de l’isolement des narcotrafiquants en prison l’une de ses priorités. Il souhaite leur isolement très strict, selon le modèle italien, dans des établissements de haute sécurité où les « 600 à 700 détenus les plus dangereux » seraient rassemblés.
Quatre prisons sont en lice pour accueillir dès juillet prochain les 100 plus gros narcotrafiquants, dont la maison centrale d’Arles, dans ce même département des Bouches-du-Rhône.