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La ville de Cagnes-sur-Mer devrait bientôt accueillir une mosquée, construite sur un terrain de 1 500 mètres carrés, à proximité d’un lycée public. Un projet polémique, qui a braqué les projecteurs sur un lieu de prière où se réunissent actuellement de nombreux musulmans de la ville côtière, selon des informations d’Actu Nice.
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Depuis des années, une partie de la communauté musulmane de cette petite ville du sud de la France se réunit pour prier dans un local situé rue Modigliani. Cet espace a été acheté en 2003 par l’Organisation des musulmans de Cagnes-sur-Mer (OMCM), qui affirmait vouloir en faire un lieu de soutien scolaire. Mais rapidement, la salle, conçue pour accueillir 200 personnes, s’est transformée en un espace de prière, qui voit affluer une foule de fidèles.
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Pour accueillir du public dans ce local, l’OMCM doit détenir la classification d’établissement recevant du public (ERP). Mais le syndicat de copropriété, le Caigno, a refusé d’octroyer cette autorisation, nécessaire pour obtenir la licence. Le début d’une longue bataille judiciaire entre d’un côté, l’OMCM, et de l’autre, le syndicat d’habitants de l’immeuble.
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« Tout s’est fait dans l’illégalité. […] L’association (l’OMCM) nous a attaqués en justice en disant qu’on entravait son activité car on ne l’a pas autorisé à faire certains travaux et aménagements. Ils ont perdu et on a contre-attaqué. Ils ont épuisé tous les recours jusqu’en 2017, où la justice a ordonné l’interdiction d’accueillir du public », explique auprès d’Actu Nice Michèle Chabert, présidente du conseil syndical.
Malgré la décision de justice de 2017, qui a condamné l’OMCM à 2 000 euros d’amende pour activité illicite, et 144 600 euros supplémentaires pour la pose illégale de climatiseurs, le local continue d’accueillir les fidèles. Dénonçant les pressions dont sont victimes les habitants, Michèle Chabert fait état de nombreuses nuisances provoquées par la salle de prière illégale : regroupements, stationnements, passages, irruption dans la copropriété… « Le maire ne nous a jamais soutenus », déplore l’habitante de l’immeuble.
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De son côté, l’OMCM rejette l’accusation d’illégalité et en appelle à la loi de 1905, qui défend la liberté de culte. « Il faut pouvoir exercer son culte dignement. La loi de 1905 garantit la liberté du culte et d’exercice du culte. Il n’y a pas besoin d’autorisation pour ouvrir un lieu de culte. Les seules choses que la loi impose ce sont les autorisations pour recevoir du public et le respect des règles d’urbanisme », déclare ainsi auprès de Nice Matin l’avocat de l’OMCM, Jamel Ben M’Barek.
La construction de la mosquée de Cagnes-sur-Mer, qui doit en théorie régler ce problème de salle de prière, fait elle aussi face à de nombreuses oppositions. Le député Rassemblement national Bryan Masson a appelé le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, à se pencher sur ce projet. « Alors que le prosélytisme religieux croît dangereusement, il est inconscient d’implanter cette mosquée à deux pas de deux lycées »,s’alarme l’élu, vent debout contre le futur lieu de culte d’une capacité de 2 300 places.
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