Les derniers sondages révèlent quelques légers mouvements dans le choix des électeurs. Si la CDU/CSU perd deux points par rapport à la semaine précédente pour glisser à 27 %, elle reste largement en tête. L’AfD d’Alice Weidel perd un point, mais atteint les 20 %, et le SPD (social-démocrate) en gagne un pour se situer à hauteur de 17 %. Quant aux Verts, ils se maintiennent à 12 %. Enfin, le parti libéral FDP stagne autour de 4 % et est donc toujours sous la barre fatidique des 5 % pour espérer entrer au Parlement.
Son point fort : patron de la CDU, Friedrich Merz a réussi à s’imposer en tant que leader de l’opposition – d’une part contre une AfD qui a souvent pris le pas sur le reste de l’opposition ces derniers temps et contre la coalition Ampel. Alors que son nom a été évoqué pour la première fois il y a plus de vingt ans comme candidat possible à la chancellerie pour ensuite disparaître plus de dix ans dans l’ombre d’Angela Merkel, il est parvenu à ne pas être considéré comme un homme du passé pendant cette campagne.
Son point faible : il ressort affaibli après l’échec de sa proposition de loi sur l’immigration en n’étant pas parvenu à faire adopter un texte visant à la restreindre. Il se retrouve critiqué par une grande partie de la classe politique, y compris au sein de son propre camp, alors que l’AfD a voté en faveur de ce texte. Il n’a pas toujours été non plus concret et précis sur le financement de ses futures réformes concernant notamment les retraites.
Ses chances de victoire : depuis le début de la campagne, il caracole en tête des sondages, recueillant entre 27 % et 33 % des intentions de vote. Il est le grandissime favori.
Sa capacité à nouer des alliances : Friedrich Merz a évoqué la possibilité d’une coalition avec le SPD, voire avec les Verts, mais il ne veut pas entendre parler d’une future alliance avec l’AfD.
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SPD
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Son point fort : trois ans et demi après avoir remporté les législatives de 2021, les chances d’Olaf Scholz de rester chancelier sont faibles. Mais si ses partisans gardent espoir en dépit des sondages défavorables, c’est en grande partie parce qu’il dégage une certaine sérénité. Reste que nombreux sont les membres du SPD qui regrettent qu’il n’ait pas laissé sa place de candidat à Boris Pistorius, son ministre de la Défense. Ce dernier aurait eu des chances bien plus importantes dans la course à la chancellerie.
Son point faible : son bilan. Sa réforme destinée à stabiliser le financement des retraites dans un pays en pleine crise démographique n’a pas convaincu. Mais c’est surtout sa politique migratoire désastreuse qui devrait lui être fatale dans la course à sa réélection. Malgré quelques sorties médiatiques pleines de fermeté à la suite des attentats d’Aschaffenburg et de Munich, il est à la peine. Les Allemands jugent sa prise de conscience tardive.
Ses chances de victoire : lors des trois grands débats télévisés, Olaf Scholz a limité les dégâts, mais son retard sur Friedrich Merz est trop important pour pouvoir espérer inverser la tendance. Il aimerait éviter un scénario cauchemardesque, à savoir finir derrière l’AfD, ce qui scellerait la fin de sa carrière.
Sa capacité à nouer des alliances : avec les Verts et le parti d’extrême gauche Die Linke. En revanche, les ponts sont rompus avec la CDU, et Olaf Scholz a exclu de participer à un gouvernement dirigé par Friedrich Merz.
AfD
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Son point fort : Alice Weidel est l’un des nouveaux visages de la politique allemande. Elle occupe un espace de plus en plus important dans la sphère médiatique. Tout au long de cette campagne, elle n’a cessé de pointer du doigt le manque de fermeté des responsables actuels, jouant sur du velours. Elle a expliqué avec clarté comment l’État a échoué et ce que l’AfD ferait différemment, notamment en matière d’insécurité. Ses échanges avec Elon Musk ont également donné un coup d’accélérateur à sa campagne.
Son point faible : si l’AfD a considérablement évolué ces dernières années, au point d’apparaître aujourd’hui comme un parti conservateur et nationaliste, il reste sulfureux. S’il a le vent en poupe dans l’ex-Allemagne de l’Est, il souffre de sa réputation à l’Ouest. Surtout, Alice Weidel, en dépit d’indéniables qualités, apparaît encore comme un peu tendre. C’est la première campagne électorale qu’elle mène et son manque d’expérience ne joue pas non plus en sa faveur.
Ses chances de victoire : elle rêve secrètement d’un hold-up, mais dépasser la barre des 20 % serait déjà considéré comme un succès.
Sa capacité à nouer des alliances : plus que compliquée. Le parti reste isolé, et ce malgré un accord avec la CDU sur le plan du durcissement de la politique migratoire.
Die Grünen-Les Verts
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Son point fort : Robert Habeck a laissé une bonne impression lors des débats télévisés face à ses concurrents, dégageant beaucoup d’assurance. De là à imaginer qu’il puisse l’emporter dimanche, même lui n’y croit pas. À 55 ans, il songe bien à l’échéance de 2029.
Son point faible : vice-chancelier, ministre de l’Économie, il a échoué à sortir l’Allemagne de la récession. Pire, son manque de clarté sur des sujets aussi sensibles que l’insécurité ou la politique migratoire plombe ses espoirs.
Ses chances de victoire : crédité en moyenne d’une douzaine de points dans les sondages depuis deux mois, Robert Habeck ne vise ni plus ni moins que de participer à une future coalition si jamais le SPD devait l’emporter.
Sa capacité à nouer des alliances : avec le SPD, mais pas avec la CDU/CSU. Ses désaccords sur la question migratoire rendent impossible toute possibilité de coalition.
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