Maya, c’est l’histoire de cette petite fille qui se pose de grandes questions. Y a-t-il une vie après la mort ? Lire nous permet-il de voyager dans le temps ? Maya promène son regard naïf et curieux sur le monde, dans la forêt et à travers la ville, mais aussi sur l’homme, le plus curieux des animaux.
On pense immanquablement à la mythique Mafalda, son caractère bien trempée et ses idées farfelues. Une jolie ode à la vision fraîche que portent les enfants sur le monde, plein d’humour, de gags et de réponses pédagogiques. On attend avec impatience le troisième tome !
Maya, tome II, Adam, Glénat, 48 pages, 14,50 euros.
Elle court, elle court, la veuve
Voilà une bien belle adaptation du roman de la romancière canadienne Gil Adamson. Si la couverture apparaît, éclatante dans une nuance de rose électrique, l’intérieur de l’album se décline lui en noir et blanc. L’histoire s’y prête. Nous sommes au début du siècle dernier, 1903 très exactement. Une veuve fuit. Elle a 19 printemps, cherche à échapper à ses poursuivants en cavalant à travers la forêt et la région des Rocheuses canadiennes.
Il faut dire qu’elle a tué son mari et que ses deux beaux-frères ne comptent pas la laisser intacte, assoiffés qu’ils sont de vengeance froide. Cette femme réussira-t-elle a leur échapper ? Ce western au féminin et roman picaresque est ici admirablement transposé en bande dessinée. Toute la force du trait est mise au service de la poésie folle et somptueuse qui faisait la part belle au roman initial. Une plongée sombre et froide dont on ne ressort pas indemne.
La suite après cette publicité
La veuve, Glen Chapron, Glénat, 176 pages, 25 euros.
Derrière le Petit Prince
Qui n’a jamais lu le Petit Prince ? Philippe Girard nous propose ici d’embarquer dans la vie turbulente de l’écrivain-aviateur. Après sa démobilisation, Antoine de Saint-Exupéry est exilé à New York. Suite à un concours de circonstances, il se retrouve bloqué au Quebec. Pourtant, lui n’a qu’une idée en tête : rejoindre le front français pour servir son pays. Bon an, mal an, il se décide à sortir de chez lui et rencontre les grandes étendues canadiennes ainsi que des personnages atypiques qui lui inspireront des notamment un certain petit garçon blond, aux yeux clairs et au cœur rempli d’interrogations sur le monde qui l’entoure… Un bel album historique, qui nous donne à voir la vie de l’immense écrivain sous un prisme moins connu.
Le prince des oiseaux de haut vol, Philippe Girard, La Pastèque, 152 pages, 25 euros.
La fin des fins
La vieille Europe souffre. Les catastrophes s’enchaînent. Elle peine à survivre et à accueillir tous les réfugiés des pays en désarroi qui fuient eux-mêmes des vies de douleur. Le port du Havre est bondé. Un seul espoir dans toutes les têtes : rejoindre l’Islande, dont on dit qu’elle est encore terre de paix et d’accueil. Mais les places sont chères… Liam, en désespérance total ose le tout pour le tout et vole le passeport d’une des migrantes.
Muni du précieux sésame, il va découvrir au fil de son voyage que la femme en question est impliquée dans une étrange affaire : « Islander ». Réussiront-ils à sortir indemne de cette course folle ? Les planches au dessin sûr, vif et sec portent magnifiquement bien le propos de ce récit d’anticipation haletant, où difficultés et humanité se mêlent, permettant toujours de garder une touche d’espoir dans cette plongée sombre.
Islander, C. Férey et C. Rouge, Glénat, 160 pages, 25 euros.
Source : Lire Plus