
Alors que la Japonaise Chiharu Shiota tisse sa toile au Grand Palais à l’aide de fils de laine rouge et noire, une autre plasticienne travaille le textile à la Fondation Cartier pour l’art contemporain : la Colombienne Olga de Amaral. Aujourd’hui âgée de 92 ans, elle a ouvert les portes de son atelier de Bogota pour permettre à la commissaire Marie Perennès de sélectionner un échantillon de 80 pièces qui retracent sa carrière depuis les années 1960. Elle investit le rez-de-chaussée et le sous-sol pour une exposition monographique sensationnelle, la première de cette envergure en Europe, qui prouve à quel point cette touche-à-tout expérimente pour créer des œuvres tridimensionnelles aux structures complexes.
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La visite se veut sensorielle, organique et tournée vers la nature, comme ce panorama minéral jonché de rochers au sol au-dessus desquels sont suspendus au plafond des bandes de tissu superposées comme des couches géologiques, élaborées à partir de laine, de coton et de crin de cheval. Quand les rayons du soleil passent au travers, des formes insoupçonnées se dessinent.
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Autre tour de force, l’installation éthérée et très poétique Brumas, une série débutée en 2013 qui compte 34 ouvrages, dont 23 sont présentés à Paris. Les fils sont recouverts de gesso, un enduit qui les prépare à recevoir de la peinture acrylique. L’illusion est telle qu’on a l’impression de contempler un tableau abstrait avec des motifs géométriques. Ce ballet ininterrompu de nuées joue avec notre perception de façon subtile. Il faut oser une intimité avec ses créations monumentales à la palette chromatique vibrante pour constater sa dextérité phénoménale. Une révélation !
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« Olga de Amaral ». Jusqu’au 16 mars. fondationcartier.com
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