
Interpellé en octobre 2024 en flagrant délit d’achat de drogue sur un quai du métro parisien, acquise auprès d’un livreur de 14 ans, le député insoumis Andy Kerbrat raconte sa descente aux enfers dans le dernier numéro de l’émission Envoyé spécial, diffusé ce jeudi 13 février sur France 2. Dans ce reportage consacré à la consommation de stupéfiants chez les élus, il revient sur son addiction à la 3-MMC, une substance qu’il commandait presque chaque semaine. « J’en étais malheureux, donc la semaine d’après je recommençais, parce que j’étais mal », explique-t-il.
Publicité
Il confie avoir sombré après le décès de sa mère, cherchant un « substitut » alors même qu’il était élu. « Dès que j’avais fini [mon travail de député], j’avais envie de sniffer. Après, il y a eu l’injection. Je suis quand même tombé jusqu’au slam (l’utilisation de stupéfiants dans un cadre sexuel) », avoue-t-il, évoquant un engrenage destructeur. L’élu de Loire-Atlantique dit regretter d’avoir « gâché la confiance que les autres avaient placée en [lui] ». « J’ai l’impression d’avoir gâché m’a vie », souffle-t-il, la gorge nouée.
La suite après cette publicité
Loin d’avoir ému tout le monde, le témoignage d’Andy Kerbrat a déclenché un tollé en ligne. « Et dire que ce type est toujours député, il n’a aucun honneur, il aurait dû démissionner dès le début, mais honneur et LFI ne sont pas compatibles », s’indigne un internaute. « Ok mec, trouve-toi toutes les excuses du monde, mais t’es camé, t’as payé ta drogue avec notre fric et t’es député, alors tu démissionnes. Tes états d’âme, on s’en cogne ! », réagit un autre plus durement, tandis que beaucoup s’interrogent sur son salaire : « Et il est toujours payé avec nos impôts ? Dehors ! », « Rends l’argent », « Il ne doit plus toucher un centime de l’argent public ce crapaud »…
La suite après cette publicité
Des élus n’ont également pas manqué de réagir à la séquence sur X. « Un député ne devrait pas dire ça. Non, tout le monde ne se drogue pas, non, tout le monde n’achète pas sa came à un mineur. Et si, comme il le dit, ça lui prendra “toute sa vie d’en sortir”, il faut démissionner. Impossible d’assumer sa charge », estime par exemple Foulques Chombart de Lauwe, conseiller municipal et candidat à l’élection municipale de Nantes en 2026. « Vous jetez le discrédit sur la représentation nationale ! Il est temps de rendre votre mandat », a pour sa part lancé le député RN Emmanuel Blairy.
Reste une question : Andy Kerbrat a-t-il financé sa consommation avec de l’argent public ? « Non », répond-il fermement face à la caméra des journalistes de France 2. « Je n’ai pas utilisé mes indemnités de frais de mandat », assure-t-il, alors qu’une enquête de Mediapart, parue le 15 novembre 2024, révélait qu’au contraire, il avait bel et bien utilisé son enveloppe parlementaire pour payer sa drogue.
Quant à sa démission, l’élu de 34 ans demeure catégorique : « Je resterai député jusqu’à la fin de mon mandat […] Mes électeurs comprendront si j’en sors quelque chose de positif. » Andy Kerbrat devrait être prochainement face à la justice pour usage de stupéfiants.
Source : Lire Plus