Le phénomène n’est pas limité à la France. Aux États-Unis, le paysage médiatique a été bouleversé par une remise en cause du monopole des grandes plateformes sur l’information. L’acquisition de Twitter par Elon Musk et sa transformation en X ont marqué un tournant en mettant fin à la modération restrictive exercée sous prétexte de lutte contre la désinformation.
Début 2025, Mark Zuckerberg a annoncé la suppression du « fact-checking » professionnel sur Facebook et Instagram, remplacé par un système plus ouvert, similaire aux « community notes » de X. Cette décision a suscité une levée de boucliers en Europe, où certains responsables politiques, réalisant qu’ils perdaient leur influence sur le contrôle des informations en ligne, ont menacé d’interdire X, invoquant des préoccupations liées à la « sécurité de l’information ».
Démocratie en danger
Derrière ces tensions se cache une réalité plus vaste : l’influence de puissants réseaux de financement sur les médias à travers le monde. Un exemple particulièrement révélateur est celui de l’USAID, qui, sous couvert de soutien à la presse libre, a massivement financé des médias et des journalistes dans plusieurs pays. En Ukraine, près de 80 % des médias dépendaient directement de ces fonds, garantissant ainsi une ligne éditoriale conforme aux intérêts américains. La décision de Donald Trump d’y mettre fin a mis en lumière l’ampleur de ce système et sa portée bien au-delà des États-Unis.
En France, un autre mécanisme d’influence a été mis en évidence à travers le scandale du fonds Marianne, où des fonds publics auraient été utilisés pour financer Conspiracy Watch, une plateforme accusée d’avoir servi à discréditer des opposants politiques sous couvert de lutte contre la désinformation. Ce cas a soulevé des questions sur l’indépendance des organismes censés garantir une information objective et sur leur véritable rôle dans l’orientation du débat public.
Des groupes modifient ou orientent des contenus pour affaiblir la crédibilité des médias ou des personnalités considérées comme trop dissidentes
Les mécanismes de contrôle de l’information ne se limitent pas aux subventions. « Fact-checkers » et ONG, censés garantir une information fiable, participent à ce processus en ciblant ceux qui remettent en cause le discours dominant. En manipulant des sources publiques comme Wikipédia, des groupes modifient ou orientent des contenus pour affaiblir la crédibilité des médias ou des personnalités considérées comme trop dissidentes. Cette influence s’étend parfois jusqu’à des structures censées protéger la liberté d’expression, mais qui, dans les faits, jouent un rôle dans la marginalisation de certains discours.
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Quid de la liberté d’expression ?
Le démantèlement progressif du monopole de l’information inquiète les institutions en place, qui multiplient les mesures de contrôle sur les médias en France et en Europe. L’éviction de C8, la pression croissante sur CNews et la suppression brutale de médias tels que RT France s’inscrivent dans cette volonté de reprendre la main.
L’État et les régulateurs doivent-ils décider des médias que les Français ont le droit de voir et d’entendre ?
Si cette logique se poursuit, que restera-t-il du pluralisme médiatique en France ? L’État et les régulateurs doivent-ils décider des médias que les Français ont le droit de voir et d’entendre ? Ce qui se joue aujourd’hui dépasse largement les cas de quelques médias isolés. Il s’agit d’une question de démocratie, de droits fondamentaux et de l’avenir du débat public.
Parce qu’une démocratie ne peut exister sans liberté d’expression et qu’une liberté d’expression sous conditions n’en est plus une.
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