![Ce vétéran du djihad français a œuvré au sein des organismes médiatiques de l'organisation État islamique.](https://www.lejdd.fr/lmnr/rcrop/375,250,FFFFFF,forcey,center-middle/img/var/jdd/public/styles/paysage/public/media/image/2025/02/13/10/000_15a9ln-1_0.jpg?VersionId=6UBDLb8X0bIOAy9UPMzsTzBGPrwJ4HSD)
L’un des plus hauts dignitaires français de l’État islamique bientôt de retour dans l’Hexagone ? C’est la question à laquelle devra répondre la cour administrative d’appel de Paris, saisie mercredi par l’avocat d’une des principales figures françaises du djihadisme. Connu des services de renseignement, Adrien Guihal, alias Abou Oussama al-Faransi, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis 2015. Ancien membre des organes médiatiques de l’État islamique (EI), il a notamment prêté sa voix aux revendications des attentats de Nice, ayant causé la mort de 86 personnes le 14 juillet 2016, et de Magnanville (Yvelines), où un couple de policiers a été assassiné en juin de la même année.
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Âgé de 40 ans, cet ancien habitant de Seine-Saint-Denis, converti à l’islam en 2002, avait déjà été arrêté en 2008 pour un projet d’attentat contre les renseignements généraux à Paris. À sa sortie de prison en 2012, il co-dirigeait un garage en région parisienne, fréquenté par d’autres djihadistes. Parti en Syrie en 2015, il a été capturé en mai 2018 à Raqqa, alors bastion de l’EI. « Il est sans doute aujourd’hui l’un des plus hauts dignitaires vivants de l’État islamique », affirme son avocat, Me Étienne Mangeot, qui a été mandaté par sa mère pour exiger son rapatriement en France.
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En décembre 2022, la mère d’Adrien Guihal avait déjà adressé une demande de rapatriement au ministère des Affaires étrangères. Celle-ci avait été implicitement rejetée, puis refusée par le tribunal administratif, qui s’était déclaré incompétent en 2023. Après ces échecs, l’avocat du djihadiste espère que la cour administrative d’appel reconnaîtra la compétence du tribunal administratif et qu’elle pourra in fine contraindre la France à organiser le retour des détenus français en Syrie.
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Adrien Guihal et deux autres Français sont actuellement incarcérés à Derik, dans le nord du pays, sous le contrôle des forces kurdes. Selon Me Mangeot, ils font partie des 66 Français retenus dans des conditions extrêmement précaires qui « les exposent à un véritable danger de mort ». « Mais au-delà de leur situation, il y a aussi un enjeu de sécurité nationale », insiste l’avocat. Il redoute que ces détenus puissent être récupérés par Daech ou d’autres groupes islamistes et qu’ils disparaissent dans la nature. « D’un point de vue strictement sécuritaire, il est bien plus sûr qu’ils soient incarcérés en France et jugés par la justice française », plaide Me Mangeot.
Depuis la chute du « califat » de l’État islamique en 2019, Paris reste discrète sur le sort des combattants français détenus en Syrie, estimant qu’ils doivent être jugés sur place. Entre 2022 et 2023, seules 166 enfants et 57 femmes ont été rapatriés. La France a depuis interrompu ces opérations, malgré plusieurs condamnations internationales, dont celle de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) en 2022. La décision de la cour administrative d’appel est attendue dans les prochaines semaines.
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