« Impossible n’est pas Brestois », assurait pourtant une immense banderole dans les tribunes d’un stade de Roudourou de Guingamp plein malgré l’horaire bizarroïde (18h45) pour un match en pleine semaine à 115 kilomètres de la maison. C’est hélas beaucoup moins vrai après l’impressionnante balade bretonne d’un PSG inarrêtable en ce moment. « On est content mais ce n’est pas fini », prévient Vitinha, encore une fois élu homme du match.
Tout semblait réuni pour faire durer le suspense. Un public bouillant comme toujours depuis le début de cette incroyable campagne de Ligue des champions où personne ne les imaginait aller aussi loin, une pelouse « champ d’artichauts » censée réduire l’écart technique entre les deux formations, et une boulette de Donnarumma d’entrée, dégageant… sur la tête de Ludovic Ajorque, tout près du but-gag de l’année (10e).
Mais Paris n’est plus une équipe comme les autres, même privée au coup d’envoi de sa nouvelle star Kvaratskhelia, laissée sur le banc par Luis Enrique. Au terme d’un étourdissant enchaînement de passes dans la surface brestoise, la frappe cadrée de Dembélé trouve la main de Lees-Melou et Vitinha transforme le pénalty avec la sérénité d’un taulier de 24 ans qu’il est devenu (0-1, 21e).
Une partition proche de la perfection pour le PSG
Sous les yeux de Nasser Al-Khelaïfi et de son conseiller sportif Luis Campos (dont il se murmure qu’il sera bientôt conforté dans ses fonctions), le PSG récite une partition proche de la perfection : quasiment aucune perte de balle, un tonus physique supérieur à l’adversaire et un réalisme digne de l’Italie de Paolo Rossi. Brest a beau multiplier les incursions, touchant même le poteau sur une tête de Sima (36e), c’est Ousmane Dembélé qui clôt la première période d’une « Dembouz 2025 » : prise de balle côté droit, dribble intérieur, frappe au premier poteau, la défense pataude des Bretons n’arrange rien, et tout le monde rentre aux vestiaires sur le score de 0-2, aussi clinique pour les Parisiens, que cruel pour des « Ty-Zefs » qui n’ont pas cadré une frappe.
15 buts en 8 matchs pour Dembélé !
Le mauvais sort va s’acharner en début de seconde période avec un nouveau montant touché par Sima, cette fois le poteau froid sortant sur une reprise en pivot sèche qui laisse Donnarumma aussi soulagé que sur les fesses (48e). Fatalement, entre des Brestois obligés d’attaquer et des Parisiens voraces en contre, on bascule en permanence entre 1-2 et 0-3. Ce sera la deuxième solution avec l’inévitable Dembélé qui conclut en force une succession de passes contrées (0-3, 66e), frigorifiant pour de bon un Roudourou pourtant admirable de ferveur. Quinze buts en huit matchs pour le champion du monde 2018. Vous avez dit hallucinant ?
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Comme face au Real deux semaines plus tôt, les Bretons, jamais découragés, auraient mérité de marquer au moins un but mais ils se sont heurtés à ce qui ressemble de plus en plus à un plafond de verre face aux grandes équipes. Moins de talent, moins d’impact, moins d’efficacité offensive, cela finit par se voir.
Liverpool ou le FC Barcelone attend le PSG en huitièmes
Le quatrième affrontement franco-français en Coupe d’Europe tourne donc à la démonstration pour le PSG, qui enquille un 17e match sans défaite (la dernière fin novembre à Munich) et devrait tranquillement valider son ticket pour les huitièmes de finale mercredi prochain au Parc des Princes (21 heures sur Canal +). Derrière, un autre type de muraille pourrait les attendre : Liverpool ou le FC Barcelone. Quant aux Brestois, longuement ovationnés à la fin du match, ils ne devraient plus revenir à Guingamp pour un match de Ligue des champions avant quelque temps, qui ne devrait pas se compter en semaines ni même en mois. Mais quelle qu’en soit la fin, cette première campagne européenne de l’histoire du club breton aura enchanté la France et l’Europe du foot.
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