Au départ en 2008, c’était un tournoi pour les « minots » de Marseille. Aujourd’hui, le PSG, l’OM, et même la Juventus de Turin en font partie. À partir de ce mercredi à Saint-Maximin (Var) jusqu’aux 27 et 28 mai à l’Allianz Riviera de Nice, en passant par sept autres étapes nationales partout en France, la « Champion’s Cup Rekupo », du nom de son sponsor principal spécialisé dans le recyclage, va rassembler 650 clubs et 7 000 jeunes joueurs et joueuses de trois catégories, les moins de 9 ans, de 11 ans et de 13 ans (pour les féminines). C’est le plus important de sa catégorie en France.
Le but, identifier des talents comme les anciens participants Wesley Fofana (international français de Chelsea) et Mohamed Simakan (ex-Strasbourg et Leipzig, aujourd’hui coéquipier de Cristiano Ronaldo en Arabie saoudite) mais aussi et surtout former la jeunesse, lui donner des repères (témoin le village « Eco DDS » sur chaque étape pour sensibiliser les enfants et leurs parents au tri sélectif des déchets) et « accomplir ses rêves », selon les mots de Jean-Christophe Marquet, fondateur du tournoi, ancien talentueux défenseur et milieu de l’Olympique de Marseille des années 1990. Le JDD a rencontré cet homme humble et très impliqué dans son « bébé ».
Le JDD. Vous avez été un très bon joueur professionnel mais depuis l’arrêt de votre carrière, vous êtes très discret. Et pourtant, votre tournoi de jeunes est devenu au fil des années une référence nationale…
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Jean-Christophe Marquet. (Très ému) L’enfance, c’est toujours nostalgique. Et le football m’a tellement apporté que pour moi, il était nécessaire de rendre à tous ces gamins, à cette nouvelle génération. Si je peux leur montrer une voie, leur donner un peu plus d’éléments pour qu’ils puissent affronter cette vie qui est compliquée, c’est mon devoir. Quant à mon côté discret, il m’aide à mieux me concentrer pour être plus performant.
Aviez-vous une idée de ce que vous vouliez faire quand vous avez démarré en 2008 ?
Je voulais d’abord me concentrer sur Marseille (60 clubs au départ) parce que pour moi, il était important de créer quelque chose pour les Marseillais, là où je suis né. Quand j’ai vu que ça marchait tellement fort, je me suis dit : pourquoi ne pas le dupliquer ? Le football, on en parle partout de la même façon. Au bout de huit ans, on est allé conquérir Paris, Bordeaux et Lyon. Et on a vu que c’était un grand succès, ce qui nous a donné envie et confiance de le faire dans toute la France.
Vous avez agrégé autour de vous une équipe avec d’anciens joueurs comme Sébastien Piocelle, Steeve Elana, Joris Marveaux ou Fabien Laurenti. Une véritable entreprise, quasiment professionnelle…
Ça y ressemble, en effet, avec beaucoup de chaleur humaine, d’expériences différentes qui font la richesse de ce staff. On aimerait avoir encore plus d’anciens professionnels qui nous rejoignent. Ça procure beaucoup d’émotions partagées et surtout c’est sans fin, parce que chaque année, il y a des nouveaux gamins.
Diriez-vous que le but ultime de ce tournoi est de former des hommes et des femmes, ou des joueurs et joueuses de haut niveau ?
Au départ, des hommes et des femmes. Le but, c’est qu’ils réussissent. Réussir sa vie, ce n’est pas qu’être que footballeur professionnel ou footballeuse. C’est accomplir leurs rêves et dans divers métiers. Alors s’ils touchent le sport, encore mieux. Mais qu’ils aient le maximum d’éléments à disposition pour faire leur choix. Le football nous aide à fédérer énormément de gamins et de filles. Et le message passe plus rapidement.
L’image du football est dégradée aujourd’hui pour mille raisons – on a encore vu le weekend dernier des violences graves lors d’un match amateur entre jeunes joueurs en banlieue parisienne. Vous sentez-vous en quelque sorte l’ambassadeur d’un football qui reviendrait à ses valeurs de fraternité, de convivialité ?
Ambassadeur, peut-être pas. On fait simplement ce qu’on aime et on essaie de toucher un maximum de gamins, de clubs et de présidents. L’avenir nous dira où cela nous mène mais on a tellement de boulot et de responsabilités que ça nous suffit pour garder le cap.
Depuis 2008, avez-vous lancé des joueurs qui sont montés très haut ?
Wesley Fofana (défenseur international de Chelsea né à Marseille) a fait partie du tournoi, Axel Tape (17 ans) qui vient de débuter au PSG aussi. On est de plus en plus structurés, on a de quoi les suivre. Avant, on n’avait que peu d’éléments. Maintenant, ils deviennent notre vitrine.
« On n’a pas encore le soutien de la fédération »
Il y a aussi l’intégration du football féminin qui est quelque chose de très important…
On a eu la chance d’avoir une équipe de Lyonnaises qui a fait parler d’elle et surtout du football féminin. Nous, on essaie à notre manière de sensibiliser, de donner la possibilité à tous ces clubs amateurs de créer leur propre catégorie U13 (moins de 13 ans) féminine, afin qu’elles puissent vivre des moments extraordinaires et engranger encore plus de licenciés.
Sentez-vous du soutien autour de vous pour développer le football féminin ?
Oui, même si on aimerait en avoir encore plus, on en a besoin, elles en ont besoin surtout. Plus on a de partenaires, de soutiens, plus loin on ira. Mais on n’a pas encore le soutien de la fédération. On est quelque part un satellite de la FFF parce qu’on parle du même métier. Si un jour, les dirigeants comprennent qu’on peut être des alliés et parler le même langage sur le terrain, c’est le football féminin qui en sortira gagnant.
Comment la Juventus s’est retrouvée dans la Champions’Cup ?
Je souhaitais avoir un club étranger, je me sens proche de l’Italie, on leur a parlé de l’événement et ils ont de suite accroché. Ça s’est fait très rapidement, c’est tout nouveau. On attend de le vivre un moment avec eux, mais c’est surtout un cadeau de plus pour les U11 (moins de 11 ans) de jouer la Juve, l’OM, le PSG, Montpellier, Nice, Rennes, Toulouse… On pense toujours à eux et je me mets toujours à leur place : c’est formidable de se dire qu’on fait un tournoi avec les jeunes de la Juve sur le terrain.
La finale aura lieu à Nice au mois de mai, une ville qui vous accueille à bras ouverts…
Déjà, le stade est très beau. Il est adapté à notre concept d’enfants parce qu’il est beaucoup plus petit que l’Orange Vélodrome à Marseille. Et puis il y a José (Cobos, ancien défenseur de l’OGC Nice et actuel adjoint aux grands événements à la mairie). J’ai joué à Nice, revenir à Nice est important. Et ça me permet de faire voyager les finales dans des grands stades français.
- 3 catégories : U9, 11 (garçons) et U13 (filles)
- 8 étapes régionales entre février et mai pour les clubs locaux inscrits
- Finale nationale les 27 et 28 mai à l’Allianz Riviera de Nice avec la participation du PSG, de l’OM, de la Juventus…
- Equipements offerts à tous les clubs par 11TeamSport via son équipementier Nike
- Les meilleurs éléments sont suivis par la « Team France » de l’organisation, de nombreux joueurs ont intégré des centres de formation professionnels
- Plus d’infos sur www.championscup.net
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