![Dacian Spring, en Roumanie, devrait être reporté pour cause de présidentielle](https://www.lejdd.fr/lmnr/rcrop/375,250,FFFFFF,forcey,center-middle/img/var/jdd/public/styles/paysage/public/media/image/2025/02/11/18/aigle.jpg?VersionId=wMBmK.W2BrfTBxgQO3cV_6.UX0vo1hhu)
En Roumanie, le printemps 2025 devait rimer avec exercice XXL de l’Otan. Cependant, l’annulation de l’élection présidentielle, en décembre dernier, en raison d’allégations d’ingérence russe et de manipulation de l’opinion, a bouleversé le calendrier. En effet, annoncé par Bucarest le 16 janvier, un nouveau scrutin est prévu pour le mois de mai. Selon des informations concordantes obtenues par le JDD, ce nouveau vote dans les urnes viendrait annuler la tenue de Dacian Spring 2025, dans le format initial de plus 5 000 soldats.
Publicité
La suite après cette publicité
Pour la France, qui dirige un bataillon multinational en Roumanie, cet exercice majeur était crucial pour évaluer sa capacité à déployer, depuis l’Hexagone, une brigade opérationnelle de 3 000 à 5 000 soldats en seulement dix jours sur le flanc est de l’Otan. « Nous nous adaptons à la situation politique », explique sobrement une source militaire française au JDD.
Cette grande édition de Dacian Spring constituait également une opportunité cruciale pour l’armée de Terre française, afin d’évaluer la préparation de ses forces face à une guerre de haute intensité. L’exercice prévoyait notamment le déploiement de moyens considérables : aviation légère, nombreux chars Leclerc, dizaines de canons Caesar et centaines de véhicules d’infanterie. Un frein pour la tenue de Dacian Spring ? « En France, lorsqu’il y a des élections, les mouvements de troupes et de matériel en dehors des casernes sont interdits, car cela serait considéré comme un danger pour la démocratie », explique un haut gradé du ministre des Armées.
Sans confirmer notre information, cette source militaire explique que des discussions sont en cours entre la France, l’Otan et la Roumanie, mais elle concède que « le fait de voir débarquer des milliers de soldats étrangers avec du matériel de guerre serait curieux » au moment d’une élection présidentielle. Depuis près de trois ans, dans le cadre de la mission Aigle, l’armée française est présente en Roumanie, où elle dirige un bataillon multinational composé de 1 500 militaires, dont 700 Français.
La France n’a jamais testé ses capacités de projection au niveau brigade
Cette présence et cette mission de réassurance constituent des réponses à l’invasion russe de l’Ukraine. « Être nation-cadre (du bataillon multinational en Roumanie, NDLR) est une démonstration des capacités françaises. Cela implique de gérer l’ensemble des soutiens d’une force sur une période et un lieu définis », précise un militaire, alors que l’exercice visait aussi à tester et améliorer les capacités logistiques et la mobilité militaire. Si la France n’a jamais testé ses capacités de projection au niveau brigade, une nouvelle opportunité pourrait se présenter à l’automne prochain dans le cadre de Dacian Fall 2025.
Source : Lire Plus