![Un combattant de Daesh placé par l'Etat dans une petite ville de province.](https://www.lejdd.fr/lmnr/rcrop/375,250,FFFFFF,forcey,center-middle/img/var/jdd/public/styles/paysage/public/media/image/2025/02/11/11/sipa_sipausa30171032_000014.jpg?VersionId=H7OK4ODUDIihcSiIMhf4B_3t7IhauXmT)
La petite ville de Lure, en Haute-Saône, est secouée par la présence dans la commune du frère de l’un des terroristes auteurs de l’attentat du Bataclan en 2015. Fiché S, l’homme de 34 ans a été assigné à résidence dans l’un des hôtels de la ville en attendant son expulsion.
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L’ancien djihadiste était parti combattre en Syrie avec Daech entre 2013 et 2014. Revenu en France, il avait été interpellé par la police et condamné à neuf ans de prison pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Après avoir purgé cette peine, l’individu avait alors été déchu de sa nationalité française en novembre 2023 à l’initiative de la Première ministre de l’époque, Élisabeth Borne.
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De père algérien et de mère marocaine, l’individu fiché S aurait dû être immédiatement expulsé vers l’un des deux pays du Maghreb. Mais aucun de ces deux pays n’a délivré le laissez-passer consulaire indispensable à son expulsion du territoire français. L’homme a donc été placé au centre de rétention administrative à Metz (Moselle), avant d’être déplacé à Lure fin juin 2024, sur ordre direct du ministre de l’Intérieur.
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Tandis que les autorités françaises cherchent à débloquer la situation avec le Maroc et l’Algérie, l’ancien combattant de l’État islamique (EI) séjourne donc à Lure, sous la surveillance constante des forces de l’ordre. Mais sa présence a fini par être remarquée par les habitants de la commune. Ces derniers sont de plus en plus inquiets de la présence de ce voisin peu recommandable.
« J’ai été prévenu dès le début par le préfet, qui m’a demandé la plus grande discrétion,explique auprès de l’Est Républicain le maire de Lure Éric Houlley. J’ai respecté, mais je lui ai dit mon désaccord total avec cette mesure d’assignation à résidence, car j’étais sûr que ça finirait par se savoir et que ça inquiéterait la population. Je lui ai donc demandé d’organiser des rotations, de le changer d’endroit régulièrement pour qu’il n’ait pas le temps d’être reconnu. Je suis aussi intervenu auprès du ministère de l’Intérieur, mais il ne s’est rien passé. »
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L’élu local déplore une « inertie désolante » de l’État. Le trentenaire fiché S est astreint à un couvre-feu de 21 h à 7 h du matin et est obligé de pointer trois fois par jour à la gendarmerie. Un régime de surveillance strict, que l’individu respecterait à la lettre.
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