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Lutz Hirsch
09/02/2025 à 10:55

Déjà mal en point dans les sondages, critiqué pour les ratés de sa politique migratoire, Olaf Scholz doit en plus faire face à des affaires qui refont surface à deux semaines des législatives en Allemagne.
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Le 6 décembre dernier, en pleine campagne électorale, le chancelier a dû répondre à une troisième convocation devant la commission d’enquête du parlement de Hambourg. En cause, son implication supposée dans le scandale des « CumEx ». En 2016, l’affaire fait la une des médias. La presse allemande qualifie alors cette fraude fiscale évaluée à 31,8 milliards d’euros de « casse du siècle ». Alors maire de Hambourg, Olaf Scholz serait intervenu auprès du Sénat pour que les arriérés d’impôts de la banque Warburg, à l’origine de la fraude, soient effacés. Sommé à nouveau de s’expliquer, le chancelier a répondu qu’il ne « se souvenait pas » de la teneur des entretiens qu’il avait eus avec les dirigeants de la banque. Or, selon les carnets d’un des responsables de la banque, trois rencontres ont bien eu lieu. Scholz aurait « écouté attentivement nos descriptions » et posé « des questions pertinentes ». S’il a une nouvelle fois réfuté les accusations d’influence politique il y a deux mois, de nombreuses questions restent en suspens.
En Allemagne, la presse qualifie cette fraude de « casse du siècle »
D’autant que ce n’est pas la seule affaire qui empoisonne la campagne du chancelier allemand. En juin 2020, l’affaire Wirecard éclate. Cette start-up allemande, fleuron de la fintech, aurait truqué ses comptes et inscrit 1,9 milliard d’euros fictifs à son bilan. Les révélations se succèdent et son effondrement brutal éclabousse le gouvernement d’Angela Merkel. À commencer par son ministre des Finances, un certain Olaf Scholz. Encore aujourd’hui, son absence de vigilance lors de la faillite de cette fintech lui est reprochée. Sur la chaîne publique bavaroise Bayerischer Rundfunk et son émission du dimanche matin « Der Sonntags-Stammtisch », ces scandales n’en finissent pas de susciter des débats houleux ces dernières semaines. Plusieurs députés sont montés au créneau. « Scholz est le ministre des scandales financiers : Wirecard, Warburg et les problèmes structurels dans la lutte contre le blanchiment d’argent, s’est offusqué le député du parti libéral FDP Florian Toncar. Le voir conserver son poste de chancelier n’aurait aucun sens. Avec un brin de dignité, il n’aurait d’ailleurs même pas dû se représenter. »
Pour le président du groupe parlementaire de l’AfD Ulrich Siegmund, « Scholz agit de manière irresponsable par calcul de pouvoir et il n’en assume pas la responsabilité. Il s’empêtre dans des contradictions pour ensuite lancer des écrans de fumée. L’arrogance avec laquelle il se défend n’a pas son pareil, sans parler de ses fameux trous de mémoire ». Avec ces affaires embarrassantes qui avaient déjà failli lui coûter sa victoire en 2021, Olaf Scholz risque fort d’en payer cette fois-ci le prix dans les urnes le 23 février, lui qui ne décolle toujours pas dans les sondages. Crédités au mieux de 15 % des intentions de vote, ils sont de plus en plus rares dans son entourage à croire en ses chances de succès.

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