![Le XV de France face aux Anglais ce samedi 8 février.](https://www.lejdd.fr/lmnr/rcrop/375,250,FFFFFF,forcey,center-middle/img/var/jdd/public/styles/paysage/public/media/image/2025/02/08/22/rugby-france-1-cicon-sport.jpeg?VersionId=JLxE8ujmoGA2R7EH5pMIhHQqTpKhVoMt)
Bye, bye, les rêves bleus de Grand Chelem 2025 ! Ils se sont fracassés hier après-midi sur une équipe anglaise bien plus consistante que prévu, des fautes techniques étonnantes et au bout du chronomètre, un essai transformé et un tout petit point qui renvoie les ouailles de Galthié à de simples ambitions de première place finale. Temple du rugby, Twickenham n’est jamais un endroit anodin…
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L’un des nombreux charmes des affrontements entre ces deux vieux rivaux de l’ovalie, c’est qu’on n’est jamais déçu par l’ambiance d’avant-match. Hier, tous les clichés étaient respectés. La météo, d’abord. Plafond bas, petite pluie et nuit qui tombe au coup d’envoi, c’est-à-dire à l’heure du thé. Les supporters, ensuite. Tous les deux ans, lorsque les Bleus se déplacent, des cohortes de Français débarquent à St. Pancras, qui prend alors des allures de succursales de la Gare du Nord. Les drapeaux tricolores sont de sortie et des bérets ou des coqs en peluche coiffent les têtes. Des fans choisissent, eux, d’imiter Fabien Galthié, arborant comme le sélectionneur une moustache et de grosses lunettes noires. Un autre déboule vêtu en Napoléon. L’amiral Nelson appréciera…
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En face, les clichés ont également la vie dure. Aux abords du stade, certains sujets de Sa Majesté ont le teint rougi de ceux qui ont enchaîné les pintes. L’atmosphère est festive et malgré le froid, pas question de déroger au traditionnel pique-nique qui se tient depuis des générations sur une vaste étendue d’herbe (ou plutôt de boue) devant Twickenham. Les gentlemen viennent en famille, garent leur véhicule, si possible made in UK et de luxe, et sortent des coffres sandwichs et victuailles. Et puis, une heure et demie environ avant l’heure H, la foule se presse devant l’imposant lion doré qui domine l’entrée ouest. C’est par là qu’arrivent les bus des équipes. Les autocars s’arrêtent devant les grilles, et les rugbymen franchissent à pied les derniers mètres entre deux rangées compactes et enthousiastes de spectateurs.
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Si l’ambiance qui précède le coup d’envoi ne déçoit jamais, ce n’est pas la garantie que la rencontre soit de haute facture. Hier, il y a eu du suspense, beaucoup. Le niveau, lui, fut sur courant alternatif à l’image (et il n’est pas le seul) de Matthieu Jalibert qui faisait son retour à l’ouverture. La première période aurait dû se solder par un score fleuve en faveur des Français. Malheureusement, les fautes de mains sont trop nombreuses. Même « Toto » Dupont y va de sa « handling error », comme on dit de ce côté-ci de la Manche, laissant filer un ballon qui sentait bon l’essai. À croire que la balle avait été enduite de savon ! Fabien Galthié « himself » semblait surpris par ce déchet devenu inhabituel dans son groupe.
On aurait dû inscrire deux ou trois essais de plus
Antoine Dupont
À la demi-heure de jeu, Louis Bielle-Biarrey, lancé façon TGV, ouvre le score. Ramos transforme. 7-0. Avantage de courte durée. Lors d’une de leurs rares incursions dans les 22 mètres adverses, les « English » inscrivent l’essai de l’égalisation (Ollie Lawrence, 36e). Les écrans géants affichent un « Some noise » (faites du bruit). En conférence de presse après la rencontre, le capitaine Antoine Dupont déclare : « Lors de la première mi-temps, on aurait dû inscrire deux ou trois essais de plus. On se retrouve à sept partout. Ils ont été très pragmatiques. »
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La seconde période est tendue, indécise, crispante. Ramos (deux pénalités 50e, 56e) et Damian Penaud (61e), qui n’est désormais plus qu’à un essai du record de Serge Blanco, marquent. En face, Tommy Freeman (58e) et Fin Baxter (70e) aplatissent chacun à leur tour, et un autre Fin (Smith) inscrit la transformation qui donne un avantage d’un point (19-18) aux joueurs de Steve Borthwick. Il reste dix minutes. Les nombreux supporteurs venus de l’Hexagone montent le son : « Allez les Bleus ! » Louis Bielle-Biarey surgit pour s’offrir un doublé (75e). C’est au tour des supporteurs britanniques de faire entendre leur voix : « Come on ! » « C’est chaud, chaud, chaud », commente un confrère radio à nos côtés. Il ne croyait pas si bien dire. À la dernière minute, le polyvalent Elliot Daly trompe la défense, échappe à un plaquage de Dupont et plonge dans l’en-but. Face aux perches, Fin Smith, encore lui, transforme tranquillement. 26-25 ! The end. La génération Dupont n’égalera pas ses aînés qui, dans les années soixante-dix avaient battu leurs meilleurs ennemis quatre fois de suite dans le Tournoi. La prometteuse victoire face au pays de Galles (43-0) lors de la première journée semble déjà très loin.
« Ce n’est pas une équipe qui a fait preuve de suffisance », assure Fabien Galthié. « Ce que nous avons produit est intéressant si on se projette sur la suite. Bien sûr, on peut s’attarder sur la défaite… » Antoine Dupont remercie, lui, les fans : « Le tournoi n’est pas fini. Il reste trois matchs. Qu’ils continuent à croire en cette équipe. Nous aussi, on croit en nous. Et on aura besoin d’eux jusqu’à la fin du tournoi qui sera, j’espère, haletante. » Rendez-vous dans deux semaines pour un week-end à Rome qui s’annonce tout sauf romantique…
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