Il avait 16 ans lorsque sa vie lui a été arrachée par une bande de délinquants venue s’incruster au bal d’hiver de Crépol, une fête de village annuelle à laquelle Thomas et ses amis avaient leurs habitudes. Jeune rugbyman licencié au rugby club romanais péageois, Thomas Perrotto n’avait pas la réputation d’être un bagarreur. Au contraire, sa sympathie et sa bonhomie étaient célébrées par son entourage, qui décrivait Thomas comme un garçon joyeux et sociable.
Mais le 18 novembre 2023, après quelques heures festives passées dans la salle des fêtes de Crépol, petit village typique de la Drôme, Thomas Perrotto succombait à plusieurs coups de couteau portés à sa gorge et à son cœur. Deux autres de ses amis, poignardés à plusieurs reprises, étaient, eux, sauvés in extremis par les secours. La suite n’est toujours pas claire. Après avoir tenté de fuir la France pour le Maghreb, huit suspects ont été interpellés par la gendarmerie. Six autres individus, originaires du quartier sensible de La Monnaie, à Romans-sur-Isère, ont eux aussi été arrêtés par la police. Au total, 14 jeunes hommes, dont près de la moitié sont mineurs, ont été mis en examen pour homicide volontaire. Quant à la justice, elle ne devrait pas se prononcer avant plusieurs années…
Lilibelle, Saint-Chéron, 22 février 2021
C’est lors d’une tristement banale histoire de rixe entre adolescents de l’Essonne que la jeune Lilibelle, âgée d’à peine 14 ans, a trouvé la mort. Lorsqu’une bagarre éclate entre son groupe d’amis et une bande issue d’un quartier rival, Lilibelle tente de s’interposer. Un adolescent de 16 ans lui porte alors un coup de couteau au ventre. Elle meurt dans la soirée d’une hémorragie interne.
Quatre ans après le drame, l’auteur du coup de couteau vient d’être condamné à 10 ans de prison, soit huit de moins que ce qu’avait requis le parquet général. Une atténuation que la cour d’assises des mineurs de l’Essonne justifie par une requalification des faits : le meurtrier de Lilibelle n’aurait pas eu l’intention de la tuer ; et ne peut donc pas être jugé pour des faits d’homicide volontaire. Une décision accablante pour la mère de Lilibelle. « Comment des jurés peuvent dire qu’un coup de couteau dans le ventre est un accident ? Comment la France peut accepter-ça ? », s’est indignée la mère endeuillée face aux caméras de BFMTV.
Jérome, Boulogne-sur-Mer, 28 août 2017
Il rentrait chez lui après une soirée arrosée, s’apprêtait à franchir le seuil de son domicile, lorsque Jérôme Warmel croise le chemin d’un mineur délinquant. Invectives, insultes, le ton monte et l’individu se met à frapper Jérôme. Un coup de poing au visage, qui l’assomme sur le coup, puis plusieurs coups de pied dans la tête. L’agresseur, qui n’a que 17 ans au moment des faits, filme la scène et diffuse sur Snapchat une vidéo de sa victime, avec un message particulièrement cynique : « Scène de crime. Il fait le mort ce bâtard. » Jérôme Warmel, qui a perdu connaissance, ne sera retrouvé que le lendemain, par des passants, inanimé. Il décédera deux jours plus tard à l’hôpital. Sept ans après cette agression gratuite, la cour d’assises des mineurs du Pas-de-Calais a rendu son verdict : Ludovic, l’agresseur de Jérôme Warmel, a été acquitté.
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Il est désormais libre. La raison de cet acquittement ? « Le médecin légiste n’a pas pu établir de causalité entre les coups portés à Jérôme et son décès », explique au JDNews Me Rangeon, l’avocat de la famille. Si l’agresseur a fait deux ans de détention provisoire, il est sorti du tribunal libre, sans aucune sanction pénale. « Cette décision est une aberration. La cour renvoie l’idée que l’on peut agresser des gens gratuitement, sans risque d’être condamné », poursuit Me Rangeon. Céline, la sœur de Jérôme Warmel, confesse au JDNews toute l’étendue de sa colère. « Comment voulez-vous faire confiance à la justice ? Mon frère a été tué. Son agresseur s’est acharné sur lui, et on nous dit que c’est pas ça qui l’a tué ? Résultat, l’agresseur est en liberté et rien ne dit qu’il ne recommencera pas… » Le procureur général a fait appel de la décision, et les proches de Jérôme Warmel devront encore attendre plusieurs années avant d’espérer obtenir justice.
Fabienne, Lille, 18 octobre 2024
Un crime bestial aux contours flous, commis par un mineur étranger au profil psychiatrique déséquilibré. En octobre dernier, Fabienne, une infirmière de 68 ans, revenait d’une séance de sport à vélo. Alors qu’elle gagne son domicile, elle découvre chez elle la présence d’un jeune homme inconnu. Ce dernier lui saute dessus, se met à la battre, lui inflige sévices et tortures avant de l’achever de 36 coups de couteau. Le meurtre est d’une barbarie sans nom : lésions au vagin, mains tailladées et gorge tranchée ; le corps de Fabienne est retrouvé gisant dans une mare de sang par son mari. Le meurtrier, un jeune ivoirien sans papiers, était déjà connu de la police. Il s’est suicidé en prison au mois de décembre.
Elias, Paris, 24 janvier 2025
À 14 ans, Elias a fait les frais de l’inconséquence de la justice pour mineurs en France. Alors qu’il quittait son entraînement de foot, dans le 14e arrondissement de Paris, le jeune adolescent a croisé le chemin de deux mineurs déjà largement connus de la justice. Ils lui rackettent son téléphone, Elias refuse de le donner, l’un des agresseurs le poignarde. Le jeune homme a succombé à ses blessures le lendemain.
Récidivistes, les deux agresseurs devaient comparaître au tribunal en juin prochain. Les deux mineurs, âgés de 16 et 17 ans, ont été mis en examen.
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