Il y a quelques jours, nous étions en Guadeloupe pour inaugurer le stade Marius-Trésor et j’ai retrouvé quelques anciens d’un autre monde, d’une autre génération. Yannick Stopyra, Éric Bedouet, éducateur hors pair, mon ami éternel Alain Giresse, et surtout Jean Tigana.
J’ai tellement été content de le retrouver, souriant, décontracté, chambreur, allumeur, provocateur, incroyablement attachant. Et quand je vous parle de Jean Tigana, je m’aperçois une nouvelle fois qu’il a certainement l’un des plus beaux palmarès du football français.
Il débute sa carrière au Sporting Club de Toulon. Il passe ensuite à l’Olympique lyonnais, Girondins de Bordeaux où il est trois fois champion de France 1984, 1985, 1987. Deux coupes de France 1986 et 1987. Et il atteint surtout une demi-finale de Coupe des champions 1985, opposé à la prestigieuse équipe de la Juventus de Turin de son ami et frère Michel Platini.
On se souvient aussi en 1987 d’une demi-finale de l’ex-Coupe des vainqueurs de coupe perdue contre le Lokomotive Leipzig. Ensuite il part à Marseille en 1989, sollicité par Bernard Tapie ; il remporte, tenez-vous bien, deux titres de champion de France 1990 et 1991, et il dispute même une finale de coupe d’Europe des clubs champions en 1991 face à l’Étoile rouge de Belgrade.
Il dispute pour l’histoire son dernier match professionnel le 2 juin 1991 à Rodez. Je ne vous parle pas de sa carrière internationale, elle est immense : 52 sélections, énorme à l’époque. Il contribue évidemment à cette victoire historique à l’Euro 1984. Il termine même à la seconde place du Ballon d’or, derrière encore Michel Platini, son confident.
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Il restera quoi qu’il arrive dans l’histoire, avec ce fameux carré magique Platini, Giresse, Fernandez et accessoirement Bernard Genghini. Je ne veux pas oublier sa carrière d’entraîneur : Lyon, Monaco, Fulham, Besiktas, Girondins de Bordeaux, je parle évidemment des plus importants.
Son éternel regret : il aurait rêvé être l’entraîneur de l’équipe de France de football. En 2004, après les mauvaises performances de l’équipe de France et malgré le soutien de son mentor Michel Platini, Aimé Jacquet, alors directeur technique national, a préféré mettre à sa place le dénommé Raymond Domenech…
Il est né à Bamako en 1955. On peut dire qu’il a réussi sa vie, ses différentes reconversions. Sa plus grande fierté, son père, compagnon de la Libération. Son plus grand bonheur, s’occuper de ses vignes à Cassis, où on me dit que son rosé est d’une qualité exceptionnelle. Son domaine : La Dona Tigana.
Il n’oublie pas, parce qu’il est reconnaissant, son premier métier de facteur. Il n’oublie pas en 1965 ses débuts à l’ASPTT Marseille. Il n’oublie pas évidemment son arrivée à Cassis en 1974, où le stade porte son nom, SO Cassis, ville qu’il n’a jamais quittée affectivement.
Tenez-vous bien, il fait partie de ces rares footballeurs à avoir disputé près de 600 matchs en professionnel. On a toujours tendance à parler des autres… On met rarement en valeur des joueurs comme Jean Tigana.
Jeannot, pour conclure. Tellement content de t’avoir revu avec le Variétés Club de France. J’ai surtout été heureux de voir qu’un Robert Pirès, qu’un Florent Sinama-Pongolle, qu’un Ciryl Gane, qu’un Frédéric Piquionne, qu’un Sidney Govou ou encore qu’un Steve Savidan avaient une énorme admiration pour toi.
Avec la complicité d’Océane Daniel
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