Des chiffres qui étaient très attendus. Ce mardi 4 février, Beauvau a publié les données relatives à l’immigration légale en France pour l’année 2024. Si les indicateurs sont globalement à la hausse, notamment en matière de primo-délivrance et de renouvellement de titres de séjour, les demandes et les octrois de visas baissent légèrement.
Avec 336 000 primo-délivrances de titres de séjour en 2024, la hausse est de 1,8 %. Le motif étudiant est le premier facteur, suivi par le motif familial, économique et humanitaire. Respectivement, les ressortissants algériens, marocains et tunisiens sont les principaux bénéficiaires de primo-délivrances au titre de séjour, suivis par la Chine et les États-Unis. À noter, une hausse de 10 % de primo-délivrances pour les ressortissants afghans.
880 000 renouvellements de titres de séjour
Les renouvellements de titres sont également à la hausse, avec 880 000 titres de séjour renouvelés en 2024. Un peu moins de la moitié de ces renouvellements concernent des motifs familiaux, suivi par les motifs économiques, en hausse de 10,5 %. Là encore, les pays du Maghreb dominent le classement des renouvellements de titres de séjour.
L’Algérie regroupe à elle seule 24 % des renouvellements, avec près de 130 000 titres renouvelés. Une tendance largement due aux controverses accords bilatéraux de 1968 qui existent entre Paris et Alger, permettant aux ressortissants algériens un renouvellement de plein droit de leurs titres de séjour lorsque ceux-ci arrivent à expiration.
4,3 millions d’immigrés légaux en France en 2024
Un peu moins de 5 millions d’étrangers bénéficiaires d’un titre de séjour valable ont été répertoriés en 2024. Plus de 40 % d’entre eux sont issus d’un pays du Maghreb, et 1/3 des motifs d’obtention concernent des raisons familiales. Selon le ministère de l’Intérieur, 90 000 ressortissants afghans bénéficient, à l’heure actuelle, d’un titre de séjour valable.
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La répartition des étrangers en situation régulière est assez inégale sur le territoire. La Seine-Saint-Denis concentre, à elle seule, 26,9 % d’étrangers réguliers, tandis que la ville de Paris en concentre 19 %. Les départements d’Outre-mer sont également touchés par le phénomène migratoire de plein fouet. En Guyane, 26,8 % de la population est issue de l’immigration légale. À Mayotte, le chiffre est de 21 %.
La France, terre d’asile pour les Ukrainiens
Au sein de l’Union européenne, la France concentre le plus de demandes et d’octrois d’asile pour les réfugiés ukrainiens. Sur un peu moins de 20 000 demandes d’asile déposées dans l’UE, la France en a octroyé 13 000 en 2024. Un chiffre multiplié par quatre par rapport à l’année précédente.
De façon globale, les demandes d’asile accusent une baisse de 5,5 %. Selon Beauvau, cette légère baisse est liée à un meilleur respect des accords de Dublin – accords qui stipulent que le demandeur d’asile doit effectuer sa demande dans le premier pays européen dans lequel il est arrivé.
En 2024, 158 000 demandes d’asile ont été déposées en France et 70 000 d’entre elles ont reçu un avis favorable. Les principales nationalités concernées sont le Congo, l’Afghanistan, la Guinée et l’Ukraine.
De légers progrès
Les efforts des autorités pour endiguer l’immigration irrégulière portent de légers fruits, puisque les interpellations d’étrangers en situation irrégulière ont augmenté de 19 % en 2024.
Les ressortissants algériens ont été les plus interpellés en 2024
La tendance est également à la hausse pour les éloignements du territoire, avec une augmentation de 22 % des sorties de territoire français. Les aides au départ, qui visent principalement les étrangers ciblés par une OQTF, ont augmenté d’un peu moins de 3 %.
La France est le pays qui a le plus expulsé en 2024 avec 14 000 éloignements, contre 9 000 pour l’Allemagne et 7 500 pour l’Espagne. Des chiffres qui restent faibles au regard du nombre d’étrangers en situation régulière en France, que Gérald Darmanin, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, avait estimé à environ 600 000.
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