Le poireau, emblème du Pays de Galles, a été dévoré tout cru par le coq tricolore lors du match inaugural des VI Nations, vendredi soir : 43-0. Si ce n’est pas le score le plus large de la France face aux hommes en rouge (51-0 en finale du tournoi 1998), le résultat n’en reste pas moins une raclée pour les perdants et un triomphe pour les gagnants, à peine atténué par les sifflets entendus lorsqu’Oscar Jegou et Hugo Auradou sont sortis du banc (accusés de viol en Argentine, ils ont bénéficié d’un non-lieu depuis, mais la plaignante a fait appel). Ce festival d’essais – sept au total – a surtout offert un point de bonus offensif qui pourrait s’avérer décisif au mois de mars, dans l’hypothèse d’une fin de compétition serrée impliquant de sortir les calculettes.
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Dupont toujours plus fort
Le capitaine des Bleus a éclaboussé de sa classe les cinquante minutes durant lesquelles il est resté sur le terrain. Omniprésent, le demi de mêlée toulousain a distribué des passes millimétrées à gogo, dont trois qui furent décisives. Après avoir hurlé son nom lors de l’entrée des joueurs, le public l’a ovationné lorsqu’il est sorti en début de seconde période, la rencontre étant déjà pliée. L’an dernier, « Super Toto » avait zappé l’épreuve pour se focaliser sur les Jeux de Paris et glaner l’or olympique à VII. Son match d’avant-hier prouve une nouvelle fois qu’en équipe de France, le rugby à XV se joue en fait à quatorze + Dupont. Même si l’intéressé, réputé pour son humilité et son altruisme, soutiendra le contraire.
Ntamack, le rouge qui tache
Après avoir été privé de la Coupe du monde 2023 sur blessure (rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche) puis forfait pour la tournée de novembre dernier (déchirure du mollet droit), le fiston d’Émile a enfilé le maillot tricolore pour la première fois depuis près d’un an et demi, reformant avec son complice de club, Antoine Dupont, la charnière centrale préférée de Fabien Galthié. La prestation du Toulousain à l’ouverture a toutefois été éclipsée par son expulsion à dix minutes du terme pour une charge jugée dangereuse sur le visage d’un adversaire. Ce geste, même s’il semble non intentionnel, devrait a minima le priver du voyage à Londres le week-end prochain.
Twickenham dans le viseur
Dès le début des entraînements, Laurent Sempéré, chargé de la conquête, avait prévenu : la réception du pays de Galles et le déplacement à Londres formaient un seul bloc de préparation, l’écart entre les deux rendez-vous n’étant que de huit jours. Sitôt le coup de sifflet final vendredi, « beaucoup, à juste titre, ont basculé vers l’Angleterre », reconnaissait Antoine Dupont en conférence de presse. Les futurs adversaires ont eu le droit à une entame de compétition autrement plus corsée, en s’inclinant samedi 1er février (mais de peu) à Dublin chez les doubles tenants du titre irlandais (27-22). En Coupe d’Europe, il y a deux semaines, le Stade Toulousain a concassé Leicester (80-12), l’un des clubs possédant pourtant l’un des plus beaux palmarès outre-Manche. Le troisième ligne international des Rouge et Noir François Cros confie : « Ça met en confiance à titre personnel, mais c’est une compétition complètement différente en sélection. À Toulouse, beaucoup ont fait la comparaison avec le France-Angleterre. Ça n’a rien à voir. » Il n’empêche : Fabien Galthié et ses troupes ont gagné leurs trois dernières confrontations contre le XV de la Rose, dont un retentissant 53-10 à Twickenham il y a deux ans. Les « Angliches » savent à quoi s’en tenir.
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