Après six ans à la tête du parquet de Grenoble, le procureur de la République Éric Vaillant s’apprête à quitter ses fonctions. Dans les colonnes de Valeurs actuelles, ce jeudi 30 janvier, il revient notamment sur la montée de la mouvance radicale dans la ville iséroise, qu’il considère comme « un important fief de l’ultragauche libertaire insurrectionnelle ».
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Ces activistes violents apparaissent régulièrement en tête de manifestations, dans des universités ou encore dans des stades. Depuis 2017, ils n’hésitent pas à mener d’importants actes de sabotage dans la municipalité dirigée par Éric Piolle (EELV). Une quinzaine d’actions ont même été revendiquées. « L’ultragauche [à Grenoble], c’est un attentat tous les six mois en moyenne », assure Éric Vaillant auprès de nos confrères.
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Les fauteurs de troubles auraient notamment ciblé la métropole, les réseaux de transports, Enedis ou encore des antennes relais et des lieux de culte. En 2019, trois mois avant celui de Notre-Dame de Paris, l’église Saint-Jacques avait par exemple été visée par un incendie. Des traces d’essence y avaient été constatées. L’acte avait finalement été revendiqué : « La seule église qui illumine est celle qui brûle. » La même année, les locaux de France Bleu avaient également été incendiés.
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Des actes qui coûtent cher à la ville
Si les forces de l’ordre ont tenté de répliquer en menant une opération dans cinq squats connus pour être occupés par l’ultragauche, aucun suspect n’a été interpellé après la série d’incendies. Et ces individus n’auraient pas attendu longtemps pour lancer un nouvel acte de sabotage d’ampleur : au printemps 2022, à Crolles, un transformateur qui alimentait la société spécialisée dans la fabrication de puces électroniques STMicroelectronics avait été détruit, ainsi que son transformateur de secours. Le préjudice s’était alors élevé à plusieurs millions d’euros. Le pont de Brignoud avait dû être fermé durant huit mois.
Ces attentats revendiqués n’ont pas mené à l’interpellation des suspects. Cependant, un autre acte de sabotage contre des cabines téléphériques fabriquées par l’entreprise Poma a permis aux enquêteurs d’arrêter deux individus, révèle Valeurs actuelles. Poma est la cible de l’ultragauche depuis qu’elle a fourni un funiculaire sur le site d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure.
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La mairie écologiste accusée de compromissions
Les agressions et les intimidations sont aussi courantes dans le centre-ville de Grenoble. En avril 2022, trois militants syndicaux avaient été frappés par une dizaine d’antifas. La scène avait été filmée et relayée en ligne. Trois individus avaient alors été condamnés à soixante-dix heures de travaux d’intérêt général et une amende de 1 000 euros – alors qu’ils risquaient trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.
« Ils veulent imposer leur vision de la société par tous les moyens », dénonce l’ex-ministre et ancien maire de Grenoble, Alain Carignon, auprès de Valeurs actuelles. L’opposition au maire écologiste Éric Piolle ne cesse d’ailleurs de pointer les compromissions de la municipalité à l’égard de l’ultragauche. Dernier exemple en date : des militants, qui squattaient depuis sept ans un immeuble de la rue d’Alembert, ont pu bénéficier d’un bail emphytéotique de quarante ans pour un loyer de 300 euros par mois.
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