C’est un nouveau volet judiciaire qui s’ouvre pour le septuagénaire ayant défrayé la chronique fin 2024 après avoir drogué, violé et livré sa femme à des inconnus pendant près de dix ans. Il est en effet mis en examen pour deux « cold cases » (affaires non résolues) datant des années 1990.
Deux affaires au mode opératoire quasi identique. À chaque fois, la victime est une jeune agente immobilière qui est endormie à l’éther lors d’une fausse visite avec un client enregistré sous un faux nom. C’est ainsi qu’est bâillonnée, violée puis tuée la jeune Sophie Narme en 1991.
Huit ans plus tard, le même scénario se répète mais cette fois, la victime parvient à échapper à son agresseur, dans une lutte effrénée pour rester en vie. Son agresseur avait eu le temps de la plaquer au sol et d’enlever son propre pantalon. De l’ADN est retrouvé sur la scène de l’agression dans une paire de chaussures appartenant à son assaillant, un certain « Monsieur Rigot ».
La jeune femme avait été retrouvée nue, face contre terre, étranglée avec sa ceinture
La jeune femme tuée en 1991 avait elle été retrouvée nue, face contre terre, étranglée avec sa ceinture, entourée de matière fécale. Sur cette même scène, seules les chaussures de la victime étaient parfaitement bien rangées. Coïncidence ou signature ? « Mon client est un violeur mais pas un tueur », assure l’avocate de Pelicot, Maître Béatrice Zavarro.
Les résultats sont formels : le sang retrouvé sur place correspond à l’ADN de Dominique Pelicot, récolté en 2022 lors de son arrestation pour des faits d’agressions sexuelles dans le Vaucluse. Cette tentative de viol, il l’a d’ailleurs reconnue en partie, en des termes plus qu’originaux : « J’étais dans l’idée de lui faire quelque chose sans lui faire de mal. Il n’y a pas eu de lutte, juste une chamaillerie ». Encore une fois, il nie l’intention de violer, tout comme il nie avoir tué Sophie Narme.
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De nouveaux dossiers pourraient être imputés au septuagénaire. En décembre dernier, une jeune femme s’est présentée à la police judiciaire de Paris et a déclaré aux enquêteurs avoir été victime d’une agression sexuelle par Dominique Pelicot en 1995, au domicile de ses parents dans le 15e arrondissement de Paris. Elle avait alors 12 ans. Elle avait déposé plainte peu après les faits mais son agresseur n’avait pas été arrêté. Ce dernier avait sonné à la porte et s’était présenté comme électricien avant de tenter d’endormir la jeune fille avec un torchon d’éther. L’arrivée de sa mère avait fait fuir l’homme. La victime dit avoir reconnu Dominique Pelicot lorsque son visage a été diffusé dans les médias lors du procès de Mazan.
Les enquêteurs de Nanterre travaillent aussi sur un autre cas. Celui, en 2004, de l’agression d’une femme à Chelles (Seine-et-Marne). Agente immobilière elle aussi, elle reçoit dans son agence un client en quête de renseignements sur un appartement. Très vite, ce dernier l’agresse : il la menace avec un couteau et lui place un foulard devant la bouche. La victime sera sauvée par un passant dont la présence fera déguerpir l’agresseur. La description qu’elle fera de son agresseur ne correspond pas forcément à Dominique Pelicot, mais le mode opératoire, oui, laissant se dessiner le profil d’un violeur, voire d’un tueur en série.
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