Deux jours après la mort tragique d’un cheminot, l’émotion bat encore son plein. Le suicide d’un conducteur de TGV, qui a sauté de son train en marche le soir du Réveillon de Noël, est « avant tout un drame humain », a assuré jeudi le nouveau ministre des Transports, Philippe Tabarot, critiqué pour de précédents propos selon lui « mal interprétés ».
Le ministre a déclaré sur l’antenne de RTL « qu’il y avait avant tout un drame humain qui s’est déroulé à 20 heures le 24 décembre », et que « l’Etat et la SNCF seront aux côtés de la famille » du défunt. Philippe Tabarot a essuyé des reproches sur sa communication après avoir déclaré, mercredi sur Cnews, que l’incident « aurait pu être plus grave » si le conducteur « avait souhaité faire dérailler son train ».
Le geste de ce conducteur serait « plutôt lié à des problèmes personnels et familiaux très importants qu’à des problèmes professionnels » avait-il ajouté, soulignant la difficulté « d’affirmer des choses sans le recul nécessaire ».
« Il n’y a eu aucune once d’humanité » dans ces propos, a dénoncé le député la France insoumise de l’Essonne Bérenger Cernon, ancien cheminot. « Cela a été vécu comme du cynisme et de l’indécence », a-t-il ajouté au micro de RTL. De son côté, la CGT Cheminots a déploré dans un communiqué des dires « non fondés et honteux du ministre […] avant la tenue et les conclusions des enquêtes en cours ». « Certains de mes propos ont été mal interprétés », a dit le ministre.
Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les causes du suicide ce conducteur TGV de 52 ans, qui travaillait très régulièrement sur le réseau des trains express régionaux. Une cellule psychologique a été mise en place. Le conducteur était « particulièrement apprécié de tous ses collègues dans la région de Saint-Etienne », a commenté Philippe Tabarot.
Un total de 10.000 usagers de la SNCF sont restés en rade mardi suite aux perturbations sur la ligne à grande vitesse Sud-Est, mais aucun passager n’a été mis en danger grâce au dispositif d’arrêt automatique du train.