Médaillée d’or aux Jeux olympiques de Paris, la boxeuse algérienne Imane Khelif raconte pour M le Magazine du Monde comment elle fait face aux violentes attaques sur son genre.
La vague de haine n’est pas complètement retombée. Au cours des derniers Jeux olympiques de Paris, où elle a décroché la médaille d’or, Imane Khelif s’était retrouvée malgré elle au centre d’une controverse sur son genre, menée par les milieux conservateurs. Violemment attaquée sur les réseaux sociaux, par des anonymes comme par des célébrités (Donald Trump, Elon Musk…), la boxeuse algérienne de 25 ans s’est résolue à porter plainte début novembre après la publication d’articles prétendant dévoiler son dossier médical.
L’origine de la polémique trouve sa source dans son exclusion des championnats du monde de boxe disputés en mars 2023. Selon la Fédération internationale de boxe, Khelif avait alors échoué à un test destiné à établir son genre. Non reconnue par le monde olympique, l’IBA a refusé de préciser quel type de test avait été pratiqué, alors que le CIO avait, lui, estimé qu’elle pouvait participer aux Jeux dans le tournoi féminin. Depuis, la boxeuse doit affronter des campagnes de haine et de désinformation, empreintes de racisme.
“J’ai subi le harcèlement depuis toute petite. Enfant, on me reprochait d’être trop musclée ou de marcher comme un garçon. Ce genre de commentaires ont toujours été présents dans ma vie, de manière plus ou moins violente”, raconte-t-elle dans une interview donnée à M le Magazine du Monde, qui lui consacre son dernier numéro.
Elle raconte aussi comment le soutien de psychologues lui a été précieux au plus fort de la polémique. “On faisait des séances de relaxation mentale, avec un appareil pour détendre le cerveau. Les psys m’ont rappelé que j’étais venue avec un objectif qu’il fallait que j’atteigne et que tout le monde allait essayer de m’en faire dévier”, dit-elle.
Par le passé, Khelif a toujours participé à des tournois féminins de boxe, y compris lors des JO 2020, sans que sa participation ne suscite la moindre polémique.
Source : Lire Plus