Course-poursuite, fusillade sur fond de trafic de drogue… Un enfant de 5 ans circulant à bord d’une voiture conduite par son père a été grièvement blessé par balles à la tête, samedi soir, à Pacé, près de Rennes, en Ille-et-Vilaine. Il est actuellement hospitalisé et le pronostic vital est engagé. 20 Minutes fait le point sur cette affaire.
Le déroulé des faits
« Un enfant de 5 ans a été victime d’un tir d’arme à feu […] et a été touché par deux projectiles à la tête » à Pacé, au nord-ouest de Rennes, a indiqué, ce dimanche, le procureur de la République de Rennes adjoint, Jean-Marie Blin, dans un communiqué, confirmant des informations du quotidien Ouest-France.
Le père, qui emmenait l’enfant « chez sa mère qui demeure à Vezin-le-Coquet » près de Rennes, a déclaré « avoir été poursuivi par un véhicule et avoir fait demi-tour à hauteur de Pacé », selon le magistrat. « Il aurait senti une secousse avant de découvrir son enfant blessé », a précisé Jean-Marie Blin.
Les tirs sur son véhicule ont eu lieu au niveau du rond-point du Ponant, à Pacé. Quatre douilles de munitions de calibre 7.62 ont été découvertes sur place par les enquêteurs, selon la source policière, qui précise que l’enfant a été blessé à la tête et à la joue. L’enquête pour chef de tentative de meurtre sur mineur de quinze ans a été confiée aux services de la gendarmerie.
Un père connu pour trafic de drogue
Selon une source proche du dossier, le père est bien connu des services de justice pour trafic de drogue. D’après une source policière, il est âgé de 29 ans et conduisait une Opel Astra rouge.
L’enfant « se trouvait dans la voiture de son père qui venait du quartier de Maurepas [à Rennes] où avaient eu lieu [samedi matin] des tirs d’arme à feu en rafale et où avait été vu circuler un groupe d’hommes cagoulés dont l’un était porteur d’une arme à feu de type fusil-mitrailleur », a-t-il ajouté.
Intervention du Raid après une fusillade
Cette situation avait entraîné l’intervention du Raid, avec à la clé « une vingtaine d’interpellations qui n’ont donné lieu qu’à des contrôles d’identité, à l’exception d’une personne placée en garde à vue », a précisé le magistrat.
Des photos diffusées par des médias locaux montraient une dizaine d’hommes habillés de noir fouillés par des membres du Raid, à quelques pas de la sortie du métro Gros-Chêne. « Dans le même quartier, un autre homme a été retrouvé blessé, victime de coups portés à mains nues, et est actuellement hospitalisé », a affirmé le procureur-adjoint, sans tracer de lien entre cette agression et la fusillade.
Une « guerre de territoire »
Depuis plusieurs mois, des fusillades éclatent régulièrement dans certains quartiers de Rennes, à Maurepas dans le nord de la capitale bretonne, où sont implantés plusieurs points de deal.
Deux fusillades ont ainsi eu lieu les 23 et 30 septembre à Maurepas et une autre dans le quartier de Bréquigny (sud) le 24 septembre. Un homme avait été grièvement blessé par balle dans la nuit du 5 au 6 octobre, dans le centre-ville de Rennes.
La maire (PS) de Rennes, Nathalie Appéré, avait alors alerté dans un communiqué sur une « guerre de territoire entre narcotrafiquants au Gros-Chêne », évoquant « une escalade de la violence particulièrement inquiétante ».