C’est la grande question de cette organisation des Jeux olympiques et paralympiques Alpes 2030: qui pour devenir le nouveau Tony Estanguet afin de mener à bien ce projet olympique? Une question qui agite le petit monde olympique depuis plusieurs semaines. Des noms commencent à sortir dans la presse, mais aucun ne fait l’unanimité.
Faire aussi bien que Paris 2024. C’est la grande mission des Alpes 2030. Pour mener à bien ce projet d’un peu plus de cinq ans, l’organisation doit trouver un patron du comité d’organisation dans les prochaines semaines. Depuis quelques jours, plusieurs noms émergent dans différents médias. Cela s’explique notamment par le nombre d’interlocuteurs présents dans ce dossier. Un lobbying intense est réalisé par les différentes parties prenantes qui ont toutes un profil différent pour gérer ce COJOP 2030.
Un premier nom a rapidement émergé, et il est logique, celui de Martin Fourcade. L’ancien biathlète possède le “profil parfait”, selon plusieurs interlocuteurs, pour répondre aux missions et à l’exigence de ce poste. Soutenu par David Lappartient, l’ancien président de la commission des athlètes des Alpes 2030 souhaite avancer en duo avec Marie Bochet. Mais depuis quelques jours cette piste s’est largement refroidie. En coulisses, certains font aussi savoir que le profil “trop médiatique” de Martin Fourcade fait peur à plusieurs responsables politiques qui souhaitent garder la main sur ce projet au cœur de leurs territoires. “Avec Martin, c’est plus un blocage sur le mode de fonctionnement que sur son salaire, il faut arrêter avec cette rumeur d’une demande de gros salaire”, fait savoir un bon connaisseur du dossier.
En clair, en coulisses, c’est une usine à gaz. Ça complique donc la tâche et le consensus est très difficilement trouvable. D’autres profils émergent donc depuis plusieurs jours. Sur RMC, mercredi matin, Renaud Muselier, président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, a rapidement écarté l’idée menant à Amélie Oudéa-Castéra. “Amélie Oudéa-Castéra, c’est une ancienne ministre, elle n’est pas (Jean-Claude) Killy, explique-t-il. C’est une sportive, elle fait du tennis, mais c’est plutôt un sport d’été, pas un sport d’hiver non? Donc je suis plutôt sur un sportif de haut niveau, avec des médailles, piloté et désigné par le Comité national olympique.”
“Le profil est cohérent surtout pour gérer des milliers de personnes”, complète un proche du dossier. Cette hypothèse, soutenue par l’Élysée, peut apparaitre comme une solution possible, surtout que l’ancienne DG de la FFT reste sur une réussite dans l’organisation des JO 2024. Mais la principale intéressée n’est pas forcément dans l’optique de s’inscrire dans ce projet des Alpes 2030. La mission de trouver un choix cohérent, pouvant aussi satisfaire les politiques locaux, est donc très difficile.
Depuis fin septembre, de nombreux interlocuteurs ont vu le nom de Marie Martinod revenir dans plusieurs discussions à ce sujet. Principalement soutenu par Renaud Muselier, le profil de la médaillée d’argent olympique à Sotchi en 2014 et à Pyeongchang en 2018 ne fait pas du tout l’unanimité chez les autres parties prenantes à la décision finale, notamment au sein de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Dans ce dossier, un homme aura aussi largement son mot à dire, le Premier ministre Michel Barnier. Ce dernier, qui souhaite l’installation du COJOP 2030 au Bourget du Lac, réunira l’ensemble des interlocuteurs avant la fin du mois d’octobre à Paris. Un modèle au duo Killy – Barnier de 1992 pourrait aussi émerger. Personne dans le monde du sport actuellement n’a cette expérience qu’avait “JCK” quand il prend les rênes du COJO de 1992.
Et c’est finalement un Savoyard qui pourrait rafler la mise. Vincent Jay, l’homme qui depuis un peu plus d’un an essaye de créer une cohésion entre les régions et les différents acteurs du dossier. Présent depuis le début, il possède une légitimité pour endosser ce rôle capital dans l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques. Et surtout, Vincent Jay possède le soutien de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Proche de Michel Barnier, il peut apparaitre à l’instant T comme le favori pour obtenir ce poste. La seule volonté générale des différents politiques présents, c’est qu’il faut un sportif, mais qui coche toutes les cases.
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