C’est une potentielle bombe flottante qui traîne son mauvais état en mer du Nord, empêché de se rendre dans un port pour être réparé et incapable de rejoindre sa destination prévue. Le cargo Ruby, battant pavillon de Malte, tourne ainsi en rond aux portes du détroit du Pas-de-Calais, chargé de milliers de tonnes de nitrate d’ammonium et sans solution immédiate.
Le navire a quitté la Russie fin août après avoir chargé 20.000 tonnes de nitrate d’ammonium, une substance servant à la fabrication d’engrais qui est aussi particulièrement explosive dans certaines conditions. C’est cette même substance qui a causé une explosion dévastatrice à Beyrouth, en 2020, alors que l’entrepôt ne contenait alors « que » 2.750 tonnes de produit.
Le Ruby faisait route vers les îles Canaries, où la cargaison devait être déchargée, lorsqu’il a essuyé une violente tempête en mer de Barents, au nord de la Finlande, une semaine seulement après son départ. Selon Mer et Marine, le cargo a subi des avaries, notamment une fissure dans la coque et des dommages au gouvernail et à son hélice. Le Ruby a pu faire escale au port de Tromso, en Norvège, pour y être inspecté.
Ecarté du port en raison de la dangerosité de sa cargaison, le cargo est mis au mouillage avant de reprendre la route, le 4 septembre, vers le port de Klaipeda, en Lituanie, où un chantier naval devait procéder aux réparations. Sauf que l’accès au port est finalement interdit par le gouvernement lituanien, toujours à cause de sa cargaison de nitrate d’ammonium. Et personne d’autre ne veut de lui désormais.
Si l’on en croit les données du site Marine traffic, le Ruby a changé son plan de route et affiche maintenant comme destination finale le port de Marsaxlokk, à Malte, où il est indiqué qu’il doit arriver le 8 octobre. Cela implique donc que, malgré son état, le cargo va devoir franchir le détroit du Pas-de-Calais, connu comme étant la zone au trafic maritime le plus dense de la planète.