Ce mercredi, l’association Fête le Mur a lancé son quatrième playground de tennis dans le 19e arrondissement de Paris sur la Place des Fêtes. Un héritage des Jeux inauguré par Yannick Noah et Ksénia Chasteau.
Ils étaient plusieurs centaines d’enfants raquette en main entre les tours de la Place des Fêtes dès 14h ce mercredi. Au service, Ksénia Chasteau, engagée dans le tournoi de tennis fauteuil pendant les Jeux paralympiques, face à quelques novices.
“Je suis volontairement restée à Paris parce qu’on est sur une période hyper importante pour initier les jeunes au tennis fauteuil, un sport qu’on a bien connu pendant ces Jeux”, reconnait la jeune femme de 18 ans qui se surprend à être reconnue dans la rue depuis quelques jours. “C’est important pour moi d’être au sein de cette association car elle est orientée vers la jeunesse et j’aimerais m’engager là-dedans plus tard. Il y a beaucoup moins de pratique sportive chez les adolescents aujourd’hui. Sur le plan sanitaire mais aussi social et professionnel, il faut sensibiliser les jeunes là-dessus et profiter des Jeux pour cela parce qu’on a encore tous la tête dedans.”
Yannick Noah a lui aussi du mal à se remettre de ses émotions. “C’est une descente très intense pour tous ceux qui ont participé et organisé ces Jeux incroyables”, assume le sélectionneur de l’équipe de France de tennis fauteuil, les traits tirés. “Il y a une sorte de grand vide mais il faut repartir pour pas que ça ne soit une petite parenthèse. Je viens donc ici pour rester sur cette vague.” Et pour faire honneur à son statut de fondateur de l’association Fête le Mur depuis 1996 afin d’apporter la pratique du tennis dans des quartiers sensibles.
“C’est beau de le faire ici, sur cette Place des Fêtes, avec Ksénia qui fait découvrir le tennis fauteuil. Je pense que beaucoup de gens ont découvert le sport para et il faut profiter de cette révélation pour leur expliquer que c’est le quotidien de beaucoup. Je suis sûr que des gamins, qu’ils soient un dix ou vingt mille, vont découvrir qu’ils ne sont pas tout seul, qu’il y a des clubs pour les accueillir afin de faire du sport en fauteuil. Il faut œuvrer pour ça et l’action compte plus que les mots. On m’a aidé dans la vie, désormais si je ne cours plus je transmets.”
Alors en plus de répondre favorablement à de nombreux selfies, le vainqueur de Roland-Garros a lui aussi échangé quelques coups, que la balle soit de taille normale ou plus grosse. “J’ai regardé, j’ai vu Noah et j’ai joué au tennis”, résume Elia, 8 ans, de retour d’un essai de tennis fauteuil. “Au début je ne savais pas trop en faire mais ma prof m’a appris un peu.” Et maintenant elle peut se permettre de jouer avec Ksénia Chasteau et de lancer un “Woaw, trop forte” au moment d’apprendre que la tout juste majeure défendait les couleurs des Bleus aux Jeux paralympiques cet été.
L’héritage est au centre de cette inauguration d’un “playground qui sera en libre accès” assure Stéphanie Lejop, directrice générale de Fête le Mur. Filets, raquettes, balles seront laissés à disposition des habitants de ce quartier du 19e arrondissement mais aussi aux écoles du coin. “On a voulu s’inscrire dans la dynamique des Jeux Olympiques et Paralympiques et rendre la pratique du tennis très inclusive. D’abord par le fait d’être en cœur du quartier. Ensuite en ouvrant les jeunes au para-tennis.” Afin de peut-être faire grandir les champions de demain.
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