Mort pour un acte de citoyenneté. Dimanche matin vers 7h30, un agent municipal grenoblois a été tué par balles. Cet employé du service de propreté de la ville a tenté d’arrêter un automobiliste ivre qui venait de provoquer un accident de la route et prenait la fuite. On fait le point sur ce drame.
Que s’est-il passé ?
Vers 7h30 dimanche, une Audi RS3 avec une plaque d’immatriculation polonaise, selon le parquet, et roulant « à grande vitesse », a percuté une voiture arrêtée à un feu rouge à Grenoble, a indiqué à l’AFP une source policière.
Le chauffeur de l’Audi, ivre, selon le parquet, tentait alors de s’enfuir. Un passant essayait de le maintenir sur place et un agent de propreté de la ville est sorti de son véhicule pour lui prêter main-forte, selon cette même source.
Le responsable de l’accident faisait alors feu à deux reprises sur l’employé municipal, a précisé le procureur de Grenoble, Eric Vaillant, confirmant une information du journal local Le Dauphiné Libéré. Deux douilles de calibre 9 mm ont été retrouvées sur place, a ajouté une source policière.
Qui est la victime ?
L’employé municipal avait 49 ans, selon le quotidien régional, et était père de deux enfants. Il est décédé des suites de ses blessures dans la journée, a annoncé le procureur en début d’après-midi. Il avait reçu deux balles dans le thorax.
La conductrice du véhicule percuté, une femme âgée, n’était que légèrement blessée, selon une source policière. Elle bénéficiera de six jours d’interruption temporaire de travail, a indiqué le parquet.
Le tireur en fuite
Le parquet a saisi de l’enquête les policiers du Service local de police judiciaire (SLPJ) de Grenoble, qui « recherchent activement le tireur », selon Eric Vaillant. Son identité restait inconnue en fin d’après-midi, dimanche, selon le procureur.
La ville de Grenoble « en deuil »
« Nous sommes en deuil », a réagi le maire de Grenoble, Éric Piolle, sur le réseau social X, évoquant « un acte inqualifiable, d’une violence extrême, qui a visé l’un de ses agents qui exerçait ses missions municipales ». Il a indiqué que la ville ouvrira lundi une cellule de soutien psychologique.
« Toutes nos pensées vont à [ses] proches, ses collègues de travail et camarades de luttes » a réagi sur X l’union CGT du Grand Grenoble, à laquelle l’agent était affilié.
La préfecture de l’Isère a également fait part de sa solidarité aux collègues de « l’agent des services municipaux assassiné dans les rues de Grenoble ».