Le crash entre deux avions de chasse Rafale, mercredi au-dessus de la Meurthe-et-Moselle, a laissé deux familles en deuil. Celles du capitaine Sébastien Mabire, 36 ans, qui a grandi en Normandie, et du lieutenant Matthis Laurens, en formation au sein de l’escadron de transformation Rafale 3/4 « Aquitaine ». Deux familles qui ont rendu hommage peu après le drame à leur fils, leur frère décédé.
« Sébastien, c’était l’âme d’un champion. Il voulait être le premier », a retenu son père, rencontré par France 3 Normandie. Elève moyen à l’école mais doté d’une « vocation » pour les avions de chasse après avoir assisté à une démonstration au salon du Bourget, « il a beaucoup travaillé pour réussir le concours de Saintes » puis « tout seul, il s’est préparé en interne pour se former et réussir son rêve ».
Avec ce début de carrière couronné de succès, le pilote de chasse « n’a jamais oublié ses racines », souligne sa mère, et était « très fidèle en amitié et en amour, très proche de sa famille, de ses deux enfants ». « Il faut qu’il ait tous les hommages et que sa femme et ses enfants soient à l’abri, car Sébastien a tout donné à la Nation », demande-t-elle. A Brix, commune où habitent les parents de Sébastien, les drapeaux ont été mis en berne en hommage à l’enfant du pays.
L’émotion est aussi vive dans la famille de Matthis Laurens. « Pour moi c’est un héros autant que Léon Marchand ou Teddy Riner », clame son frère sur RTL. Enfant énergique, voire turbulent, il avait fini par confier à son père : « Papa, j’ai vu qu’il y avait un concours pour devenir militaire, je veux faire ça, ça va me canaliser, j’ai besoin de cet environnement pour grandir et m’épanouir. » « Il a eu une carrière exemplaire et remarquable », retient aussi son frère, « macaroné très rapidement » et major de promotion, « il donnait vraiment énormément de passion dans tout ce qu’il faisait » et rêvait, lui aussi, de piloter un Rafale depuis le premier coup d’œil au Bourget.